JO d'hiver - Pékin 2022

JO Pékin 2022 - Jean-Michel Saive : "Une fierté d’avoir 19 athlètes aux Jeux d’hiver pour un pays plat et sans neige"

Par Jérôme Jordens

Après une première expérience aux Jeux d’été, qu’il connaît si bien, l’été dernier, Jean-Michel Saive fait ses premiers pas aux Jeux Olympiques d’hiver en tant que président du Comité Olympique et Interfédéral Belge (COIB).

L’occasion de revenir sur ses premiers jours passés au village olympique au micro de David Bertrand. Première grande différence, le climat évidemment, qui donne un visage bien différent au village : "Au début il faisait très froid donc il n’y avait quasiment personne dehors. Aujourd’hui, il fait un peu meilleur donc il y a déjà un peu plus de monde. La première fois c’était impressionnant d’avoir un village avec moins de vie extérieure que l’été. Mais les qualités des infrastructures sont superbes".

Mais la froideur lui a également joué des tours au niveau personnel. "La première différence se situe au niveau de la valise pour moi. Les équipements étaient sur place donc partir avec une valise vide et en même je n’étais jamais allé au sport d’hiver donc c’était déjà une difficulté de savoir ce que je devais mettre dans ma valise", rigole l’ancien pongiste.

C’est également toute une série de nouveaux sports que Jean-Michel Saive découvrait : "Je suis impressionné par les sports, les risques que certains prennent, moi qui faisais un sport beaucoup plus traditionnel, le côté artistique, spectaculaire, les sauts".

Des polémiques et du covid mais le sport reste le sujet numéro 1

Ces JO de Pékin sont fortement critiqués, pour leur aspect fake mais aussi une utilisation à outrance de neige artificielle. Mais pour le président du COIB, ces JO ne diffèrent pas tellement du reste des compétitions : "Ce que j’ai appris en lisant le président de la fédération internationale, c’est qu’il y a pas mal de neige artificielle sur les compétitions tout au long de l’année. Donc le fait que l’on parle de la neige artificielle, il n’y en a pas qu’aux Jeux Olympiques, il y en a tout au long de l’année. Les installations sont belles, elles ont été construites. C’est vrai que c’est parfois surprenant de voir aux alentours qu’il y a moins de neige mais pendant le reste de l’année ça fonctionne comme ça aussi donc finalement c’est comme souvent avant les Jeux, beaucoup de médiatisation, de sujets parallèles au sport et puis une fois que le sport commence, il prend le dessus".

Par rapport aux JO de Tokyo, une chose n’a pas changé, l’ennemi numéro un reste le covid, qui peut ruiner des années de préparation en un seul test positif. Tout comme au Japon, ces JO ont donc une saveur différente. "Je dirais que le stress est un peu plus grand avant le départ. On ne veut pas l’attraper ni le transmettre à d’autres membres de la délégation. Mais une fois que l’on a passé les premiers tests négatifs, la vie est moins stressante que ce qu’elle parait de l’extérieur. Globalement c’est un peu plus strict qu’à Tokyo mais en même temps, il y a des spectateurs sur certains sites donc par moments il y a un peu d’ambiance. En tout cas, vivement Paris en espérant que cette bulle sanitaire soit différente et que l’on revive un peu normalement", s’enthousiasme l’ex numéro un mondial de tennis de table.

Le Saive président ressemble au Jean-Mi athlète

Présent à 7 Olympiades en tant qu’athlète, Jean-Michel Saive connaît les JO comme sa poche, mais le rôle de président entraîne des responsabilités bien différentes : "La proximité avec les athlètes est différente aussi, parce que je ne suis pas au village et je suis à l’hôtel où il y a tous les présidents et les secrétaires généraux donc la situation est différente. Et puis forcément c’est le staff, l’équipe, les chefs de mission, les entraîneurs qui, eux, doivent être en contact quotidien avec les athlètes donc moi je suis plutôt avec le staff maintenant. Donc situation différente mais globalement toute aussi agréable et pour le moment globalement ça se passe plutôt bien pour l’équipe. Donc c’est toujours aussi sympa mais de manière différente".

Le Saive président est tout aussi impliqué que le Jean-Mi athlète, même s’il préfère laisser respirer les athlètes : "Je les laisse dans leur bulle parce que je sais que pendant les Jeux Olympiques, il y a déjà assez de pression. Il faut les laisser se focaliser sur leur événement qui est la plus grande compétition pour eux. Donc forcément, je suis en retrait et je veux rester en retrait pendant la compétition des Jeux. Le plus important c’est qu’ils puissent se préparer dans les meilleures conditions pour qu’ils puissent performer le mieux possible".

Des débuts difficiles mais de l’espoir

Avec les problèmes qu’a connu Kim Meylemans et la blessure d’Armand Marchant, le début de ces Jeux n’est pas de tout repos. Mais l’inquiétude n’est cependant pas présente. "Les objectifs et le bilan final, ce sera à la fin des Jeux. On n’est qu’à un tiers de la compétition, tout le monde est encore en compétition. C’est sûr que les petites blessures ne sont jamais gaies pour les athlètes et on essaye de les soigner le mieux possible pour qu’ils soient prêts pour leur compétition. On a vécu une situation avec Kim dont la planète entière a parlé. Quand je suis arrivé ici, les présidents des autres pays nous parlaient de sa situation. Mais maintenant c’est le sport qui doit parler, elle a sa compétition demain, Armand un peu plus tard. Donc on espère que ça va aller pour eux", explique un Jean-Michel Saive optimiste.

Le rapport aux athlètes est tout de même différent qu’aux Jeux de Tokyo comme le relate le président du COIB : "La délégation est beaucoup moins grande donc on a plus le temps d’aller voir les athlètes. Aux sports d’été, c’est un peu plus compliqué parce que le programme est plus chargé. Donc il y en a qu’on n’a pas l’occasion d’aller voir. Ici, on a pratiquement la chance de voir tout le monde sauf quand il y a deux compétitions en même temps sur des sites différents. C’est un peu moins chargé au niveau du timing mais quelques fois ce n’est pas plus mal".

Et si les Jeux ne font que commencer, Jean-Michel Saive a déjà son moment le plus marquant de la compétition : "Quand je suis arrivé sur le site du snowboard parce que c’était ma première compétition importante à la neige, puis de voir le site, les sauts, etc".

La fierté était également présente dans les yeux de Jean-Michel Saive : "Je dirais que c’est une fierté d’avoir 19 athlètes aux Jeux d’hiver pour un pays finalement plat et sans neige et de voir tout le chemin qu’il reste à faire pour progresser".

Les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin se tiennent jusqu’au dimanche 20 février et sont à suivre sur tous les médias de la RTBF.

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