Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 (ou 2021) auront été marqués par ce fameux trouble fête qu’est le Covid. Les règles du jeu étaient les suivantes, tout le monde est contrôlé régulièrement et si tu chopes ce virus, tu sors du jeu !
Le stress était donc palpable pour les athlètes. Habituellement, la veille d’une compétition, le sportif évite de prendre un rhume avec l’air co ou de se cogner un orteil contre le coin d’un meuble. Cette année, on prend ses distances et on espère rester négatif.
Il en est de même pour les médias et ce qui n’arrive normalement qu’aux autres m’est arrivé ! Malgré mon double vaccin, après un test salivaire et un test PCR positif, me voilà écarté, mis hors-jeu, dans un hôtel aussi déprimant qu’une ixième 4ème place.
J’ai désormais encore plus de compassion pour le peuple japonais qui s’est ruiné pour voir seulement passer la caravane olympique sans pouvoir en profiter ! Je présente aussi mes sincères condoléances aux Olympiens qui ont dû enterrer leurs rêves olympiques, victimes eux aussi de cet ennemi invisible. Ceux-ci ont ramassé de surcroît une double peine. Des années d’investissement pour des queues de cerise et une pénible privation de liberté ! Game over !
C’est donc depuis ma chambre (à 10km du stade), avec pour unique vue un mur hideux, que j’ai vécu ces JO pendant une semaine. Heureusement la technologie et la débrouillardise de la RTBF m’ont permis de commenter à distance. Toutefois, ça reste un comble de voyager 9446 kilomètres pour finalement faire du télétravail ! Vincent Langendries était bien présent au stade et moi, je commentais en pantoufle à coté de mon lit.
Grâce à l’actualité et au programme copieux de l’athlétisme, le temps est passé relativement vite avec les préparations, les directs, la pêche aux infos pour sortir, les messages positifs des proches et même un peu de gym créative pour ne pas s’encrouter !
Je pourrais me lamenter d’avoir raté en vrai le sacre de Nafi Thiam à l'heptathlon, de ne pas avoir pris l’air pendant une semaine et je ne pourrai pas dire que j’y étais lors du double record du monde du 400m haies, mais comme pour beaucoup d’entre nous, cette période est celle de l’adaptation et de la résilience. Alors, j’avais directement décidé d’accepter cette difficulté et de saisir chaque opportunité pour m’enthousiasmer.
Je me disais aussi, qu’en fait, de nombreux fadas de sport vivaient un peu la même chose que moi, en restant scotchés chez eux afin de ne pas rater la moindre miette du festin olympique à la tv. Toutefois rien ne vaut le contact vrai, sans écran interposé. Vivement le retour du public car le sport prend encore plus de sens quand il est partagé en chair et en os. Me voilà désormais sorti de cette galère et quel plaisir de goûter à la pluie nippone et au vent de la liberté qui retourne pourtant mon parapluie.
Ce soir, je retournerai enfin au stade et je savourerai sans modération la cérémonie de clôture et le podium de Bashir Abdi sur le marathon. J’y garderai mes distances, mais aussi mon sourire ! Au final, entendre une Brabançonne entre 4 murs, ça s’apprécie aussi ! Ca permet de s’évader et quand on est isolé, c’est un moment en or !