La qualification de l'épreuve de jumping par équipes n'a pas joué de mauvais tour à la Belgique, vendredi aux Jeux Olympiques de Tokyo . Avec son nouveau format qui ne laisse place à aucune erreur, le risque existait de ne pas pouvoir prendre part samedi à la finale. L'Irlande, avec un cheval éliminé, peut en témoigner.
Mieux, les Belges ont retrouvé la confiance un peu ébranlée après une finale individuelle qui n'a pas répondu aux espoirs. Ils ont aligné trois parcours sans erreur et seulement des dépassements de temps leur ont été comptabilisés. "Aujourd'hui le temps n'avait aucune importance, il fallait être tactique, ne pas fatiguer les chevaux inutilement. Demain, on repart de zéro", souligna Jérôme Guéry.
"J'ai envie de dire que la soirée a été tranquille. Les trois chevaux ont parfaitement bien sauté. Même s'il rentrait à froid dans cette épreuve tout s'est bien passé pour Pieter. Il a bien géré. Jérôme a continué le travail. Je suis rentré sans trop de pression. Je savais que je devais aller au bout. J'ai pris mon temps. J'ai travaillé en vue de demain avec Nevados pour voir s'il avait encore assez de fraicheur. Il a l'air très bien et appliqué", a détaillé Grégory Wathelet, qui s'est élancé en troisième position.
"Cette nouvelle formule (les résultats des trois cavaliers sont comptabilisés) demande une énorme adaptation", a reconnu Pieter Devos qui intégrait l'équipe à la place de son ami Niels Bruynseels et effectuait son entrée aux Jeux. "Mon cheval était plus frais c'est vrai, mais certains autres sautent de mieux en mieux. J'ai oublié ma déception initiale (de n'avoir été que remplaçant, appelé d'abord à succéder dans ce rôle à Yves Vanderhasselt, ndlr). J'ai continué à me préparer au cas où...et c'est arrivé. Je suis très content."
►►► À lire aussi : Les Belges à Tokyo #25 – Grégory Wathelet : en route pour le podium avec Nevados
Le 11e cavalier mondial a ouvert le concours des Belges. "On monte ici pour l'équipe, pour son pays. La pression est forte et ce format est nouveau pour tout le monde. D'accord, on a tous les trois été très bons, mais on n'a rien gagné. Restons calmes, reposons-nous bien."
Jérôme Guéry restait toujours aussi élogieux pour son destrier Quel Homme de Hus. "Il a survolé l'épreuve. Il a été super fluide. Il y avait vraiment une osmose entre nous. S'il avait fallu, j'aurais très aisément pu rentrer dans les temps. Des trois parcours effectués, ce fut le meilleur."
Il a aussi expliqué que c'est Niels Bruynseels qui a pris la décision pour le bien de l'équipe de ne pas s'aligner. "Il ne voulait pas prendre le risque que son cheval connaisse une nouvelle mauvaise journée. C'est la preuve qu'on pense à l'équipe, à son pays, avant soi dans cette épreuve."
Troisième membre du Team à monter en piste, Grégory Wathelet pourrait être celui qui assurera une médaille samedi soir. "C'est une place que j'occupe souvent. C'est comme le 5e tireur de penalty. S'il le marque on ne parle que de lui, s'il le rate, on ne parle aussi que de lui", ajouta-t-il souriant. "J'aime ce rôle. C'est une grosse pression. Je serais déçu de rentrer sur la piste sans pression demain. Cela voudra dire que nous n'aurons plus de chance de médailles."
Quelles seront les nations les plus redoutables ? "Il y a cinq ou six équipes qui peuvent gagner", estima Pieter Devos. "J'espère que la Belgique en fera partie. Mais l'équitation est un des sports les plus imprévisibles qui soient".
"Tout recommence demain", embraie Wathelet. "On sera dix, les dix meilleurs. On repart sur une autre épreuve qui sera un cran au-dessus. Il y a six ou sept nations vraiment fortes, on en fait partie. On ne va pas se cacher. Les Suédois ont montré qu'ils étaient les grands favoris. On doit y aller pour une médaille. On passera peut-être à côté mais on a l'équipe pour ça. On le montre depuis des années".