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JO Tokyo 2020 – Le calvaire de Yohann Diniz en marche : arrêts aux toilettes, immobilisations inexplicables, remontée spectaculaire et abandon

Par Giovanni Zidda

La course de trop pour Yohann Diniz. Le Français, figure emblématique de la marche mondiale et détenteur du record du monde des 50 km, ne parviendra jamais à décrocher de titre olympique. A 43 ans, Diniz chassait un dernier rêve, une médaille olympique qu’il n’était jamais parvenu à décrocher après son abandon en 2008, sa disqualification en 2012, et sa 8e place marquée (déjà) par des problèmes gastriques en pleine course en 2016.

Habitué à se donner à fond pour son sport et à pousser son corps à l’extrême, Diniz ne s’est pas dénaturé sur l’asphalte de Sapporo, ville japonaise située à plus de 1000 km de Tokyo et choisie pour ses conditions climatiques plus clémentes. Mais sous le 26 degrés japonais associés à 85% d’humidité (au moment du départ à 5h30 du matin), le physique des marcheurs olympiques a été mis à rude épreuve.


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Parti en boulet de canon, Diniz s’est emparé la tête après quelques kilomètres de course. Au bout d’une demi-heure de marche effrénée, le Français a été contraint de s’arrêter, en proie à des problèmes gastriques. Quelques immobilisations, des ralentissements et des grimaces de souffrance avant un premier arrêt aux toilettes. Décramponné du groupe de tête et distancé de plus de deux minutes, le recordman du monde s’est subitement ressaisi pour revenir de façon spectaculaire au sein du groupe de tête à l’approche de la mi-course.

Une rédemption de courte durée. Diniz a de nouveau lâché le peloton de tête, après encore plusieurs arrêts, et s’est définitivement assis sur un trottoir, la tête entre les mains, après 2h15 de course, peu après le 28e kilomètre.

"C’était la compétition de trop, l’olympiade de trop", a-t-il estimé.

"Je ne suis pas parti bien vite, j’ai eu mal au ventre, je me suis arrêté, après il a fallu que je refasse mon retard, je suis revenu tranquillement sur le groupe de tête, mais j’ai vite senti que j’étais fatigué, que je n’avais pas de jambes du tout, j’avais mal à l’adducteur, au dos, je n’avais pas de bonnes sensations, j’avais du mal avec ma respiration", a expliqué Diniz.

"Physiquement, mon corps ne répondait pas", a résumé le triple champion d’Europe (2006, 2010, 2014).

"Il laissera une empreinte dans la discipline par sa personnalité", estime Pascal Chirat, le manageur de l’équipe de France. "Il savait se faire mal et il savait que lors des efforts de longue durée, l’épreuve ne commençait vraiment qu’à l’apparition de la fatigue et que c’est là que la performance se fait. Il faut aussi souligner son exceptionnelle longévité. Son potentiel physique ne s’est jamais dégradé."

Le 50 km marche disparaîtra du programme olympique après Tokyo, pour laisser sa place à une épreuve de marche par équipe mixte.

La victoire finale est revenue au Polonais Dawid Tomala en 3h 50 min 8 sec d’efforts après s’être échappé au trentième kilomètre. Il a devancé l’Allemand Jonathan Hilbert, de 36 secondes, et le Canadien Evan Dunfee, de 51 secondes.

Yohann Diniz
Yohann Diniz © RTBF – Belga

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