JO d'hiver - Pékin 2022

JO Tokyo 2020, Made in Tokyo : Jean-Yves Willems, gymnaste acrobate, "je me suis produit devant plus d’un million de personnes"

Par David Bertrand

Il nous a donné rendez-vous dans un endroit improbable. Le "half moon theater", une salle de spectacle privée construite 6 mètres sous terre, dans le sous-sol d’une maison privée d’un quartier résidentiel à l’ouest de Tokyo. "C’est un endroit avec une atmosphère vraiment particulière, très esthétique avec ce béton lissé au mur et cette forme en demi-lune. Ici, on joue au théâtre, on danse, dans une ambiance intimiste, avec maximum 20 personnes dans le public" nous explique le jeune homme de 26 ans au corps taillé dans la pierre.

Jean-Yves Willems vit à Tokyo depuis quelques mois. Une histoire d’amour avec une costumière japonaise rencontrée en tournée. Une histoire d’amour avec le monde du spectacle aussi. "J’ai d’abord fait de la gym puis j’ai passé des auditions à Londres pour un spectacle de grande ampleur. Ça n’a pas marché au premier coup mais j’ai finalement été retenu pour un show de Franco Dragone à Macao. Au total, j’ai fait plus de 1200 représentations à raison de 1500 personnes chaque soir. J’ai donc joué devant plus d’un million de spectateurs."

Jean-Yves, originaire de Rebecq, se définit comme un acrobate artiste de cirque. "J’aime la pluralité des disciplines, je suis un touche à tout."

Aujourd’hui, son kiff, c’est les "straps", des sangles pendues au plafond et qui permettent de laisser libre court à sa créativité.

"Quand on pratique la gym, ce qu’on préfère, c’est d’être dans les airs. Mais on n’y reste jamais longtemps. Avec cet agrès, on n’a jamais les pieds au sol et c’est une sensation que j’aime. Cette discipline me permet d’exprimer ce que j’ai au plus profond de moi. C’est un exutoire."

Le combiné parfait entre la grâce, l’élégance et la force. "Comme tous les sports, au début, c’est douloureux parce que les sangles serrent les muscles et marquent la peau. Mais le corps s’habitue à tout. Désormais, c’est bien plus de plaisir que de contraintes. Je ne suis pas sado non plus…"

A Tokyo, Jean-Yves, mannequin à ses heures perdues, enseigne sa technique à travers des cours de cirque, discipline encore assez peu répandue au Japon. "Avec la crise, tout le monde du spectacle est à l’arrêt. J’attends que tout ça reprenne pour repartir en tournée. Parce que rien ne me plaît plus que de faire partie d’une équipe internationale et de me produire chaque soir devant des milliers de spectateurs."

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