Pour la première fois de son histoire, le skateboard a fait son entrée dans le programme olympique. Une entrée fracassante marquée par la victoire de deux japonais (Horigome chez les hommes et Nishiya chez les femmes) dans les épreuves de street, un parcours qui reconstitue un environnement urbain. C’est que les villes japonaises se prêtent à la pratique des sports de rue. Ici, tout est propice au slide et au ride. Partout, des escaliers, des bancs, des rampes. " C’est dingue comme il y a des spots partout " explique Aurélien Giraud, l’un des meilleurs skaters français. " Partout, on peut trouver un endroit pour skater. C’est hallucinant. Tokyo, c’est la ville absolue pour notre sport. "
Mais au Japon, interdiction de dégrader le mobilier urbain. Le skate se pratique donc logiquement dans des parks dédiés. On en trouve le long des grands fleuves, sous les ponts d’autoroute et … sur les toits des immeubles.
Keisuke, rider semi-pro, nous a donnés rendez-vous sur le rooftop d’un centre commercial de l’île d’Odaiba qui fait face à la baie de Tokyo. Le " Sky Garden " est l’un des skateparks les plus courus de la ville. Horigome, premier champion olympique de l’histoire du skate, y a usé ses genouillères. " Ici, nous accueillons des enfants à partir de 4 ans et nous donnons des cours" explique Keisuke. " Rider en rue, au bas des immeubles, ce n’est pas bien vu. Les gardes n’apprécient pas et chassent les skaters. Du coup, les jeunes viennent ici pour s’amuser. "
Le lendemain, au hasard d’un tournage, nous croisons 4 jeunes occupés à skater sous le pont d’une autoroute. " La street culture n’est pas très développée au Japon " explique l’un d’eux. " On sait que ce qu’on fait est risqué et qu’on peut se faire arrêter par la police mais on préfère slider ici que dans les parks, c’est beaucoup plus fun et plus proche de l’âme de la discipline. "
Ne dit-on pas que les règles sont faites pour être contournées?