Les belges aux JO

JO Tokyo 2020 : Nafissatou Thiam championne olympique de l’heptathlon, la victoire du mental et de l’expérience

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Athlétisme : Revivez l'heptathlon complet de la championne olympique, Nafissatou Thiam

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Nafissatou Thiam a décroché son deuxième titre de championne olympique de l’heptathlon. L’exploit est historique, seule la légende Jackie Joyner-Kersee avait réussi pareil doublé aux Jeux. Au sacre surprise de Rio a succédé la victoire du mental et de l’expérience à Tokyo. La Namuroise a surmonté tous les obstacles qui se sont présentés sur sa route.


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Une première journée "moyenne"

Sur un nuage aux JO de Rio (2016) et aux Mondiaux de Londres (2017), Nafi a depuis appris à gagner dans la difficulté. Sans être passée à côté de sa première journée, Thiam n’a pas affiché ses standards habituels lors des 4 épreuves initiales. "Il y a eu du bon et du moins bon", reconnaissait-elle à notre micro. "On a forcément toujours envie de faire mieux mais il faut passer à autre chose. Je ne peux pas rester sur ce qui n’a pas été. Il faut se remettre dedans. Je suis concentrée sur moi-même."

Tourner le bouton, se concentrer sur les choses sur lesquelles on a prise, la championne affiche déjà son mental. Troisième à mi-parcours, au contact d’Anouk Vetter et Noor Vidts, il n’y a rien de mal fait. La tenante du titre sait qu’elle a des épreuves où elle peut faire la différence sur la concurrence.

Des rivales inattendues et en grande forme

Anouk Vetter et Noor Vidts étaient des outsiders mais sans doute pas des candidates en puissance au podium. Mais comme cela arrive souvent dans des grands championnats, elles ont pris "feu" lors de la journée inaugurale. Nafi Thiam connaît ses adversaires leurs qualités et n’a pas paniqué. Garder la tête froide, ne pas se perdre en projection dans ces circonstances-là est primordial. Elle avait été poussée dans ses retranchements à l’Euro de Berlin en 2018. Elle avait émergé victorieusement. Forte de cette expérience, elle a maintenu le cap.

L’absence de Roger

Nafi Thiam a pu célébrer son titre dans les bras de Roger Lespagnard son entraîneur

Même quand on est solide mentalement, il y a des coups plus difficiles à encaisser que d’autres. Ne pas pouvoir compter sur la présence de Roger Lespagnard, son entraîneur de toujours, dans de tensions, est de ceux-là. Surtout quand c’est inattendu. Un test salivaire positif au Covid-19 l’a tenu à l’écart des tribunes pendant la longueur et le javelot. Deux épreuves déterminantes où les conseils du coach sont un vrai plus. "Je me suis dit 'il ne manquait plus que ça !'. Je suis fière d’être passé à travers tout ça", a-t-elle concédé.

Michael Van der Plaetsen a pris le relais et Nafi a assuré, sans trop gamberger, sans se laisser rattraper par le stress. Libéré après un test PCR négatif, Roger a rejoint sa protégée avant le 800m. De quoi apaiser, rassurer, la championne.

La gestion de la pression

Un rapide regard à son palmarès suffit pour comprendre l’expérience accumulée par Thiam aux cours des années. Contrairement à ses rivales, l’athlète du RFCL, 3e performeuse de tous les temps, a connu ce genre de situations. Elle sait ce que c’est que de lutter pour un titre.

Anouk Vetter l’a découvert et a sans doute été rattrapée par les événements. Thiam lui a bien mis la pression aussi. Placée dans le premier groupe (parce qu’elle n’avait pas lancé cette saison), Nafi a décoché un jet à 54m68. La Néerlandaise, encore en tête, n’avait plus droit à l’erreur au moment de s’élancer dans le deuxième groupe. La pression était forte, peut-être trop pour elle. Un soupçon de doute s’est immiscé dans la belle mécanique. Son premier lancer a été correct. Les autres largement en dessous de ses capacités. La patronne a repris la main. Elle ne l’a plus lâchée.

Le soulagement et l’émotion

Comme à Berlin, Nafissatou Thiam a dû/su puiser dans ses ressources mentales et physiques pour s’en sortir et se parer à nouveau d’or. Son état émotionnel à la fin de son heptathlon est là pour en attester. Ce titre, elle a dû aller le chercher.

"Ça a été deux années difficiles, avec beaucoup de hauts et de bas. J’ai eu des problèmes physiques et mentalement je n’étais pas toujours au bon endroit non plus. C’était difficile de continuer à s’amuser et à profiter. Je suis contente d’avoir tenu, je suis reconnaissante de toutes les personnes qui ont accompagné mon parcours", a-t-elle déclaré.

Contenue jusque-là, l’émotion a rejailli. Une fois l’épreuve terminée, les athlètes de haut niveau peuvent redevenir "humain". Avant cela, il n’y a pas de place pour les sentiments. Dans ce domaine-là aussi Thiam excelle.

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