Cette fameuse passion, il la puise finalement dans l’athlétisme… et le saut en longueur. Une destinée logique pour ce jeune gamin qui idolâtre un certain Carl Lewis. Son début de carrière professionnel est prometteur, il franchit même la barre des 8 mètres à plusieurs reprises en salle. Mais des réticentes blessures le poussent à changer d’horizon. Il opte donc pour le sprint.
Mais rentrer dans ce redoutable royaume de la ligne droite n’est pas donné à tout le monde. Le 100m se cherche certes un successeur à Bolt mais Jacobs, malgré d’évidentes qualités physiques en est loin du compte. La faute à un blocage psychologique né du divorce avec son père. Les années passent et les résultats ne suivent toujours pas. Grâce à une préparatrice mentale, Jacobs renoue finalement le contact avec son paternel. Une délivrance après de longues années sans se voir : "L’énergie qui vous envahit quand vous abattez un tel mur est incroyable. Je l’ai haï pour son absence, j’ai changé de perspective : il m’a donné la vie, des muscles puissants, la vitesse. Je le jugeais sans rien savoir de lui", explique-t-il avec le recul, toujours au micro du Corriere della Serra.
Ses démons derrière lui, le colosse tatoué, et enfin libéré, signe son tout premier chrono sous les 10 secondes (9'95). Il reste loin des meilleurs puisque ce n’est que le 25e meilleur temps de l’année mais on sent qu’il se rapproche du Graal. La preuve, quelques semaines plus tard il dépoussière le record d’Europe avec un temps record de 9.84 avant de devenir le Champion d’Europe indoor du 60 mètres.