Mais le Russe a su (ab) user de roublardise pour faire déjouer un Riner peut-être inhabituellement naïf. Pendant les 4 minutes du combat, il n’a strictement rien montré, se contentant de parer les vaines tentatives du Français, au risque de récolter deux avertissements. Frustré par ce non-match, Riner a lui montré des signes d’agacement, alternant entre moues dubitatives, mouvements de la tête et regards désemparés vers l’arbitre.
Au moment de remonter sur le tatami pour le golden-score, les deux hommes n’étaient donc toujours pas départagés. Mais d’un coup, tout est allé très vite. Poussé sur le sol par le robuste Riner, Bashaev a alors un dernier coup de rein pour propulser le Français sur le dos. Le golden-score n’a commencé que depuis 25 secondes mais c’est déjà terminé. Le verdict du juge vidéo est d’ailleurs sans appel : waza-ari et victoire du Russe.
Dans les travées, c’est la consternation. Riner, lui, est K.O debout, terrassé par un adversaire qui a su mettre à profit l’infime fenêtre de tir qui lui était octroyée.
Alors qu’il avait poussé les portes du Nippon Budokan, l’antre du judo, avec l’ambition qui le caractérise, Riner quitte les tatamis la tête basse, passé du rêve au cauchemar en l’espace de quelques minutes.
Et quelque chose nous dit que la médaille de bronze, qu’il tentera de viser ce vendredi après-midi, gardera malgré tout un goût amer. Parce qu’un sportif de la trempe de Riner ne se satisfait que d’une chose : l’or. Tout le reste est anecdotique.