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JO Tokyo 2020 : Yuliya Efimova, une championne mal aimée pour son passé de dopée

2 min

Par Pauline Balon

"Tu fais un doigt d’honneur dans la salle de repos alors que tu as été prise pour dopage ? Je ne suis pas fan." Lilly King, la nageuse américaine, n’avait pas mâché ses mots à propos de son accrochage avec Yuliya Efimova, lors des Jeux olympiques de 2016. Un athlète dopé est régulièrement un sportif rejeté.

"Il y a toujours eu une grosse réaction de la part des nageurs sur les histoires de dopage. Dans le cas de Sun (ndlr : un autre nageur dopé qui ne participe lui pas aux JO), il y a eu énormément de commentaires sur les réseaux et face à la presse. Les nageurs font vraiment un bloc contre ces athlètes." explique Yoris Grandjean, notre consultant et ancien nageur belge. La nageuse russe en a elle aussi fait l’expérience. Cette technique de triche peut en effet priver un nageur d’une chance de médaille.

2014 : le début de la descente aux enfers

En 2014, le journal russe Vedomosti annonce que la vice-championne olympique a été contrôlée positive à la DHEA, un stéroïde. Suite à ce test, la Fédération internationale de natation la suspend pendant 13 mois. Une sanction qui a une conséquence directe, Efimova perd ses deux records du monde et ses 5 médailles européennes du championnat d’Europe en petit bassin de 2013.

4 mois avant les Jeux de Rio, un nouveau scandale de dopage explose pour la Russe. Elle est contrôlée positive au meldonium. A la surprise générale, aucune sanction n'a été incombée pour cet acte. Ce produit venait juste d’être ajouté à la liste des dopants. Efimova peut donc participer aux JO de Rio.

Un doute persistant et souvent paranoïaque

Le retour d’un athlète accusé de dopage fait souvent grand bruit et les suspicions envahissent l’esprit des concurrents. Pour les commentateurs, le choix des mots est primordial dans ces affaires mais le doute persiste toujours : "Quand les athlètes accusés de dopage reviennent à la compétition, on essaie de rester neutre. Personnellement je trouve que ces comportements gâchent tout pour la beauté du sport. Je ne comprends pas comment on peut rentrer chez soi, se regarder dans la glace et être fière de ce qu’on a fait. Maintenant j’essaie de rester neutre sur ses qualités techniques et aquatiques. Il y a toujours ce petit doute qui plane et cette petite retenue dans l’affection qu’on porte à l’athlète."

En plus des commentaires de leur homologue et des journalistes, les athlètes doivent supporters les réactions du public. Lors des Jeux olympiques de 2016, Efimova a été confrontée à la fureur du public. Lors des demi-finales, la nageuse russe est entrée sous les sifflets du public.

"Quand on sent qu’autour de soi, on est regardé, observé, j’imagine bien que cela doit être très pesant pour elle. Elle est au bord de l’eau et elle doit assumer mais cela doit être un moment très difficile à passer pour elle." Efimova avait déjà exprimé son désespoir par rapport à cette situation : "Je peux comprendre certains athlètes mais ce que je n’arrive pas à comprendre, ce sont ceux qui font de la politique. Peuvent-ils imaginer une seconde ce que je ressens ?"

Lilly King : sa plus grande rivale

Les relations entre les deux athlètes sont tendues depuis l’événement de Rio. Elles vont cependant devoir de nouveau se croiser lors des finales du 100 mètres brasse. Yoris Grandjean pense cependant que l’Américaine dominera de nouveau la Russe : "Efimova va être plus en embuscade. Elle avait l’air un peu en difficulté après c’est une spécialiste du 200 mètres. Elle est très costaude sur 100 mètres. Elle a passé les séries et j’espère pour elle qu’elle va réagir."

Ce 100 mètre brasse sera-t-il le remake de la finale des Jeux de Rio. Pour le découvrir rendez-vous à 4h17 sur Tipik.