Tennis

Joachim Gérard, au cœur du come-back

Jo is back ! Le très sérieux malaise cardiaque dont Joachim Gérard a été victime à Tokyo n’est désormais plus qu’un mauvais souvenir. Après quelques mois de repos, notre tennisman en chaise est de retour sur les courts. Nous avons profité de sa présence au tournoi ITF de Rotterdam pour prendre de ses nouvelles.

"Je suis toujours là"

C'était il y a un peu plus d'un an. Malgré la crise du Covid, 2021 ne peut pas mieux débuter pour Joachim Gérard. En janvier, notre joueur de tennis en chaise brise enfin la malédiction des Grands Chelems qu’il traîne depuis le début de sa carrière en remportant l’Australian Open. Quelques mois plus tard, il enchaîne en s'imposant à Wimbledon. Deux victoires qui le rapprochent encore un peu plus de son objectif ultime : la première place mondiale. Alors, certes, les choses se déroulent nettement moins bien à Roland Garros pour celui qui pointe alors à la 3e place du classement ITF, mais une médaille à Tokyo, sur surface dure, reste tout-à-fait envisageable. Mais dans la capitale japonaise non plus, tout ne se passe pas comme prévu. Le 30 août, "Jo" est, contre toute attente, éliminé par l’Espagnol Daniel Caverzaschi (ITF 14) en huitièmes de finale. Deux jours plus tard, le 1er septembre, lors d’une réception pour saluer le départ de quelques athlètes belges, il est victime d’un malaise. Son cœur s’emballe, puis s’arrête. Il passe à deux doigts de la mort.

Je perds conscience, nous explique-t-il, et dès que je me réveille, je me rends compte que j’ai fait un arrêt cardiaque, parce qu’on est en train de me faire un massage cardiaque. J’ai tout de suite fait des petits checks personnels. Où est-ce que je suis, comment je m’appelle, ma date d’anniversaire, des choses comme ça. Et puis tout de suite, je vois le côté positif : je me dis que je suis toujours là. Aujourd’hui, je revis normalement. Certes, j’ai un défibrillateur interne, mais je n’ai pas l’impression de me sentir différent. Je profitais déjà de la vie telle qu’elle était avant et j’essaie d’en profiter tout autant.

Revenir au top

Sur son lit d’hôpital, une fin de carrière prématurée lui effleure l’esprit. Mais l’hypothèse est balayée au fil de son rétablissement. Après quasi deux mois d’arrêt complet -une première dans sa carrière-, le Brabançon wallon est de retour à l’entraînement avec… quelques kilos de trop, et surtout un mental à reconstruire.

Au niveau physique, il y a beaucoup de choses qui ont changé : j’ai perdu du muscle, j’ai pris de la graisse. Et puis finalement, j’ai retrouvé du muscle, et là on est en train de travailler pour perdre cette graisse superflue, mais ça fait un poids supplémentaire à pousser sur le terrain, et ce n’est pas négligeable. Mentalement, malheureusement, c’est là que le bât blesse pour l’instant. C’est là que j’ai le plus perdu. Physiquement, je ne suis pas loin des 100%, mais au niveau du mental, j’estime que je ne suis qu’à 50 ou 60% de mes capacités.

Et en effet, le retour sur les courts en ce début d’année est un peu en demi-teinte pour Joachim. Il y a d’abord eu deux victoires en double avec le Français Stéphane Houdet sur des tournois de moindre importance en Australie. C’est toujours bon pour le moral. Il y a eu ensuite une élimination logique par le Japonais Shingo Kunieda, n°1 mondial, au premier tour de l’Open d’Australie. Joachim étant tenant du titre, ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle au niveau des points. Enfin, cette semaine au tournoi de Rotterdam, Joachim Gérard s’est d’abord facilement imposé face à un autre Belge, Jef Van Dorpe -son partenaire de double à Tokyo- (6-2, 6-1), avant de s’incliner devant l’Argentin Gustavo Fernandez, 3e mondial (6-2, 6-4). Bref, Joachim Gérard est sur le bon chemin, mais est encore loin de son meilleur niveau. Avec évidemment des conséquences au niveau du classement.

Je me retrouve à la 7e place après un mois de retour à la compétition, et on sait que la suite de la saison ne sera pas facile, parce qu’il faudra défendre des points, mais voilà, ça fait partie de cette blessure, de cet accident, et ça me pousse justement à travailler deux fois plus. Et deux fois mieux, surtout.

Si les prochaines semaines de Joaquim seront occupées par d’autres joyeux impératifs -il deviendra papa d’une petite fille début mars-, il devrait être de retour à 100% pour Roland Garros. Ses objectifs, eux, restent les mêmes qu’avant ce souci cardiaque : gagner des Grands Chelems et devenir n°1 mondial.

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