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Joe Biden est attendu en Irlande du Nord pour saluer les 25 ans de l’accord de paix

Par A.Poncelet avec Laura Taouchanov, correspondante RTBF en Irlande via

Le président américain Joe Biden est attendu ce soir en Irlande du Nord, une visite pour saluer le 25e anniversaire de l’accord de paix qui a mis fin à trois décennies de violences.

L’accord du Vendredi Saint a été signé le 10 avril 1998, il a entraîné plus de 3600 morts et 47.000 blessés. Le conflit a opposé les protestants qui souhaitaient que l’Irlande du Nord reste britannique et les catholiques qui voulaient être réunifiés avec la République d’Irlande au Sud.

Ces accords sont historiques parce qu’ils mettent fin à trois décennies de violence en Irlande du Nord. Pendant 30 ans, la province britannique s’est déchirée sur son statut dans la région. Fallait-il qu’elle reste rattachée au Royaume-Uni comme le voulaient les loyalistes majoritairement protestants et très attachés à leur culture britannique ? Ou fallait-il qu’elle soit réunifiée avec la République d’Irlande au Sud pour contenter les Républicains catholiques ?

Des liens forts et historiques entre l’Irlande et les Etats-Unis

Les négociations ont été difficiles. Les Américains ont dû s’en mêler pour tenter de faire le lien avec le gouvernement britannique.

La guerre a pris finalement fin grâce à un partage de pouvoir équitable entre les unionistes majoritairement protestants et très attachés à leur culture britannique et les républicains catholiques pour qui l’Irlande devrait être un seul et même pays. L’idée était que les décisions ne soient plus prises de Londres mais depuis une nouvelle assemblée avec un exécutif local à Belfast.

Il y a plus de diaspora irlandaise que d’habitants sur l’île.

Si Joe Biden est attendu aujourd’hui en Irlande du Nord, c’est donc parce que les Etats-Unis ont pris part au processus de paix.

La relation entre les deux pays était très forte depuis des années. Lors de la grande famine du 19e siècle, plus d’un million d’Irlandais ont fui la mort. Et la plupart ont grimpé sur des bateaux, direction les Etats-Unis. Aujourd’hui, on estime qu’il y a 35 millions d’irlando-américains selon le dernier recensement. Il y a donc plus de diaspora irlandaise que d’habitants sur l’île.

Et à l’époque, Bill Clinton et son administration décident clairement d’aider l’Irlande du Nord pour grappiller les votes de ces Américains d’origine irlandaise. Certains disent que sans eux, l’accord du Vendredi Saint n’aurait jamais pu être signé.

C’est pour marquer le succès de cette relation étroite que le président Joe Biden a décidé de passer la semaine en Irlande pour fêter les 25 ans de la paix.

© Getty

Joe Biden a aussi des origines irlandaises, il se rend donc sur les terres de ses ancêtres en République d’Irlande. Peut-on imaginer que dans 25 ans l’Irlande soit réunifiée et que les Britanniques n’y soient plus présents ?

Cela dépend à qui on pose la question. Pour les unionistes et les loyalistes, c’est hors de question. Ils se sentent profondément britanniques et veulent rester dans le Royaume-Uni.

Pour les Républicains ou même à certains Irlandais apolitiques, la réunification n’est qu’une question de temps. C’est une évidence, l’île ne formera qu’un seul pays un jour. Le dernier recensement leur a d’ailleurs donné raison puisque pour la première fois les protestants ne sont plus majoritaires en Irlande du Nord.

Et puis pour la jeune génération, il y a vraiment un ras-le-bol généralisé. Les divisions religieuses ont lassé. Protestant ou catholique, ils s’en moquent, ils veulent que leur pays s’attaque aux vraies questions : le réchauffement climatique, la santé, l’éducation.

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