Cinéma

"Johnny par Johnny", une série portrait sans fard de la star du rock

Loin des hagiographies habituelles, la série documentaire "Johnny par Johnny" dresse un portrait captivant de l’ex-idole des jeunes.

© Gie Knaeps/Getty Images

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Par AFP avec RTBF Culture

Succès, échecs, rebonds, addictions, vie en excès de vitesse permanent : loin des hagiographies habituelles, la série documentaire "Johnny par Johnny" dresse un portrait captivant de l’ex-idole des jeunes.

Une idée reçue veut que Johnny Hallyday, disparu en décembre 2017, n’ait pas dit grand-chose dans les innombrables interviews télé données en plus de 50 ans de carrière. Faux.

Son franc-parler fait la saveur de ces cinq épisodes de 35 minutes chacun, basés sur des archives, souvent tirées de l’oubli et accompagnées de témoignages en voix-off, sans langue de bois, comme Pascal Obispo qui travailla avec lui.

Il y a des pépites. "Je suis assez menteur […] je ne peux pas m’en empêcher", lâche ainsi un jour le "Taulier" face caméra. "A chaque fois qu’on a exhumé une interview, on a été frappé par sa franchise, ce qui fait que le récit tient par la voix de Johnny, même si on a parfois des témoins pour aller un peu plus loin", décortique pour l’AFP Eric Hannezo, patron de Black Dynamite qui produit la série-documentaire en association avec Universal Music France.

Il en résulte un portrait entier de celui qui fut le rockeur préféré des Français, entre coup d’éclat et face sombre. "Il n’y a pas eu de calcul pour le protéger ou non, lui-même étant tellement cash en interview, ce qui n’empêche pas l’empathie", développe Eric Hannezo.

"Dernier monstre sacré"

Le fameux entretien de Johnny accordé au journal Le Monde en 1998 a fait grand bruit à l’époque, car il y parlait sans détour de ses relations avec la drogue. Mais dans la série on entend aussi l’interprète de "Allumer le feu" se livrer sur le rythme à conserver en tournée, en évitant de se présenter sur scène avec les "narines dilatées", référence à la cocaïne.

La frontière entre légende et réalité se dessine au fil des épisodes. Non, il n’a jamais serré la main d’Elvis Presley en sortie de scène comme il l’a laissé croire, établit le documentaire réalisé par Alexandre Danchin et Jonathan Gallaud. Oui, en revanche, Charles Aznavour l’a pris sous son aile et l’a cornaqué pour se construire une image. 

Johnny, au fil des interviews, ouvre consciemment ou non les différents tiroirs de sa vie. Les images d’archives naviguent entre un chanteur aux spectacles insensés (combats de kung-fu et main géante sur scène), un acteur passé par le cinéma d’action et d’auteur, une mégastar au train de vie fou et un homme lucide au moment du bilan des vies conjugales/familiales.

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