28 août 1963 : une foule immense, mêlant Blancs et Noirs, défile en rangs serrés lors d’une Marche pour l’emploi et la liberté à Washington. Devant le Lincoln Memorial, le pasteur et militant Martin Luther King s’adresse aux 250.000 manifestants dans un discours qui fera date. Il appelle solennellement à la fin du racisme aux États-Unis, et revendique l’égalité des droits civiques et économiques entre Blancs et Afro-Américains.
Un discours qui est généralement considéré comme l’un des plus importants du 20e siècle. Lors de celui-ci, il martèle à plusieurs reprises cette anaphore qui marquera l’Histoire : "I have a dream", par laquelle il décrit son rêve de liberté et d’égalité, émergeant d’un monde marqué par l’esclavage et la haine.
Ce discours est aujourd’hui connu de toutes et de tous, mais ce qu’on sait moins, c’est qu’une seule femme s’exprimera en ce jour historique aux côtés de Martin Luther King. Cette femme de 57 ans a derrière elle une grande carrière dans le music-hall. Elle a été décorée de la Légion d’honneur après la Seconde Guerre mondiale suite à son engagement dans la Résistance comme agent de renseignements. Elle est aussi l’un des symboles de la libération féminine et la mère de douze enfants adoptifs.
Cette femme exceptionnelle, la seule à prendre la parole devant 250.000 personnes après le célèbre discours du pasteur, ce 28 août 1963 sur les coups de 17 heures, s'appelle Joséphine Baker.
L'Heure H vous fait revivre l'ascension fulgurante de Joséphine Baker. Ayant grandi dans la misère dans le Missouri, cette artiste de music-hall exceptionnelle a grimpé les échelons pour se produire à Broadway avant de tenter sa chance dans la France des années folles. Elle y a notamment imposé le charleston dans La Revue nègre, spectacle satirique de la France impérialiste. Avec l'aide de son impresario et amant Giuseppe Abattino, elle atteint les sommets de sa carrière dans l'Hexagone.
Mais Joséphine Baker c'est aussi une carrière à multiples visages. À l'arrivée de la guerre, outre son travail dans la Résistance, elle a multiplié les spectacles auprès des troupes pour remonter le moral des soldats où elle s'indigne de la ségrégation dans l'armée. Elle s'impose alors comme l'un des grands soutiens du mouvement pour les droits civiques. Dans ce podcast, suivez la folle carrière de Joséphine Baker, et voyagez à ses côtés entre New York, Alger, Casablanca et Paris.