Dans le sport, l’argent est le nerf de la guerre. On peut le déplorer mais la réalité du terrain est celle-ci. Dans cette optique, Flanders Classic a prouvé son intérêt pour le sport féminin en accordant des primes similaires aux hommes et aux femmes lors du Tour des Flandres depuis l’année passée. Cette saison, l’organisation a décidé d’aller encore plus loin puisque Het Nieuwsblad, Gand-Wevelgem, À Travers la Flandre, le Grand Prix de l’Escaut et la Flèche brabançonne fonctionnent désormais de la même manière.
"Les moyens supplémentaires créent de meilleures conditions pour les cyclistes féminines, tant financièrement que sportivement. Cela leur permet de perfectionner leurs compétences à plein temps, d’exceller et d’aller de l’avant dans leur carrière sportive. L’initiative aura un effet boule de neige", a expliqué Stefanie Pauwels, responsable des ventes et du marketing chez KPMG, partenaire de Flanders Classics.
En tennis, l’égalité des primes est de mise même si ce sujet ne fait pas l’unanimité. "J’ai le sentiment qu’en ce moment le tennis masculin est plus intéressant que le tennis féminin. Comme dans tout business, on doit être payé en fonction de cela. La question, ce n’est pas les hommes ou les femmes, c’est de savoir si les gens viennent vous voir ou pas", avait notamment expliqué Gilles Simon en 2012 alors que Novak Djokovic ne disait pas autre chose en 2016 : "Les statistiques montrent qu’il ya plus de spectateurs pour les matchs de tennis masculins. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous devrions gagner plus."
Fondamentalement, les paroles des deux athlètes se tiennent. Il est vrai que les hommes jouent en moyenne plus en Grand Chelem puisqu’ils disputent leurs rencontres en trois sets gagnants contre deux dans le circuit féminin. Ils rapportent également plus. En général, les prix pour aller voir les hommes sont bien plus élevés que pour les femmes. Lors du Masters 1000 de Miami qui démarre dans une dizaine de jours, les prix pour avoir des places pour la finale du circuit ATP seront par exemple trois fois supérieurs à ceux de la finale féminine. Au niveau des audiences, lors du dernier Open d’Australie, la finale hommes avait réuni en moyenne 1,74 million de téléspectateurs contre 1,03 pour la finale dames.
Avec ces éléments en main, on pourrait dès lors penser que Djokovic et Simon n’ont pas tort et que le circuit féminin devrait être moins rémunérateur mais ce serait en faire une généralité qui n’a pas de sens. Entre 2015 et 2021, la finale de l’US Open féminine avait été plus suivie que celle des hommes aux États-Unis à cinq reprises en sept ans.
Le tennis a toujours été construit de manière bilatérale entre les hommes et les femmes. Et la nature de leurs représentants aura toujours une importance majeure supérieure à leur sexe. Le circuit masculin ferme petit à petit une des plus belles pages de son histoire avec le trio Federer-Nadal-Djokovic. Il faudra voir comment il s’en relèvera. À l’inverse, le circuit féminin a souffert du départ successif de plusieurs de ses grosses stars comme Serena Williams ou Maria Sharapova. Un regain d’intérêt pour le tennis féminin pourrait totalement faire son apparition.