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Journée mondiale des Otakus : pourquoi nous sommes tous des Otakus en 2022

© Marilia Castelli – Unsplash

Animés, mangas, produits dérivés, jeux vidéo, cosplay : ce sont les passions toujours plus entretenues par les adolescents et les jeunes adultes depuis ces quinze dernières années. On consomme un médium jusqu’à la dernière goutte, on communique dessus, on partage sa passion avec d’autres aficionados. C’est ça d’être un otaku en occident en 2022.

Et justement, à l’ère des réseaux et des plateformes de streaming et de gaming, ne serions-nous pas tous devenus otaku à notre insu ?

Les origines

Quand on veut comprendre l’essence du mot otaku, on fait déjà face à un énorme problème : sa définition. Au fil des années et à travers les différents pays, on retrouve de multiples définitions du terme. Ce qui se révèle être assez difficile à comprendre quand on n’y connaît pas grand-chose.

Historiquement et grammaticalement parlant, au Japon, le terme "otaku" – おたく – signifie "votre maison", "votre foyer", le "o" renvoie à une particule honorifique. Ainsi, être otaku, c’est, à la base, le fait de cultiver un passe-temps chez soi, une activité d’intérieur, en étant un peu replié sur soi-même. Il pouvait s’agir réellement de n’importe quelle passion, tant qu’elle s’exerçait en intérieur : art floral, couture, origami, et bien sûr, les mangas et animés par la suite.

© Gracia Dharma – Unsplash

C’est en s’occidentalisant que la définition s’est resserrée sur la passion des mangas, des animés, des produits dérivés, des jeux vidéo, sur le fait d’être fan de stars japonaises. En gros, être otaku, d’un point de vue occidental, c’est vouer une passion totale à la culture japonaise et ses diverses productions qui percolent de plus en plus facilement en Europe aujourd’hui.

L’incursion de la culture nippone

© Dex Ezekiel – Unsplash

Les personnes nées dans à la fin des années 80 et durant les années 90 ont été les principaux témoins de l’arrivée de productions japonaises chez nous. Dès l’enfance, on y était déjà confronté : de nombreux animés qui passaient à la télévision, comme Dragon Ball ou encore Pokémon. Ensuite, leurs produits dérivés : peluches, cartes, jeux vidéo.

Les Japonais avaient tout compris : leurs productions étaient une sorte de soft-power qui, plus tard, allaient faire germer chez ces enfants et ados cette passion pour leur pays.

La Made In Asia 2022, salon du Japon et des jeux vidéo, le rendez-vous incontournable à Bruxelles. |
La Made In Asia 2022, salon du Japon et des jeux vidéo, le rendez-vous incontournable à Bruxelles. | © JOKKO

Et cette expansion de la culture japonaise chez nous s’est établie de façon exponentielle : conventions, importations de produits japonais (pas forcément traduits !), magasins spécialisés dans ces importations qui offrent pléthore de produits dérivés qui ne sont pas commercialisés chez nous (comme les CD, des figurines rares, etc.).

Plus récemment, des boutiques spécialisées dans l’art culinaire japonais, toujours autant populaire ont commencé à montrer le bout de leur nez : on consomme des productions japonaises, alors pourquoi pas adopter un mode de vie japonais tant qu’à faire ?

De la honte à la hype

Alors, évidemment, à l’époque, la constitution d’une telle passion, colorée et décalée, a suscité des questions chez des personnes qui ne s’y connaissaient pas du tout, et, malheureusement, de nombreuses critiques, jugements envers les otakus.

Et ça pouvait commencer dans la cour de récréation, en primaire, quand un jeune garçon qui lisait son tome de Yu-Gi-Oh pouvait être cible de moqueries. Souvent marginalisés, les otakus ont, au fur et à mesure, caché leur passion au public. Les conventions sont ainsi un vecteur de rassemblement pour ces passionnés du Japon.

© Gracia Dharma – Unsplash

En une vingtaine d’années, aimer le Japon et ses diverses productions culturelles est passé de ringard à cool. Cela s’explique par la multiplication de ces productions, et surtout ces mangas, animés et jeux vidéo et leur commercialisation systématique en Europe.

Là où les otakus se "repliaient" sur eux-mêmes il y a vingt ans pour profiter de leur passion, aujourd’hui, c’est tout le contraire. On affiche son appartenance à un groupe d’amateurs de mangas, d’animes, de jeux vidéo. Avec l’arrivée des réseaux sociaux qui permettent des échanges beaucoup plus instantanés que les forums de l’époque, le partage d’une même passion a été grandement facilité.

© Kadyn Pierce – Unsplash

Si vous avez entre 25 et 35 ans, faites le test chez vous et trouvez au moins 3 productions japonaises que vous avez consommées, vous serez surpris de voir que vous y avez été confronté.

Que vous le vouliez ou non, vous avez été un otaku à votre insu ! Et avec les jeunes générations actuelles et celles à venir, il est indéniable que le Japon et l’entièreté de ses productions culturelles, infusées d’un je-ne-sais-quoi qui captive toujours autant, continueront à rythmer les passions des jeunes.

Belle journée mondiale des otakus à vous !

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