Une carrière professionnelle ne tient souvent qu’à un fil. Ténu, fragile, parfois invisible. Tous les sportifs vous le diront. Un événement, une rencontre, un cri du destin, un déclic, et tout peut basculer. Comme tant d’autres avant lui, Jude Bellingham fait, lui, partie de ces jeunes au déclic tardif. Jusqu’à ses six ans, ses parents osaient à peine lui parler de football. “Donniez lui une balle, il vous la rendait immédiatement” se remémore sa mère, Denise.
Pourtant, chez les Bellingham, quasiment tout tourne autour du ballon rond. La faute à Mark, le papa, dont la passion dévorante gangrène le quotidien familial. Son dada, à Mark, policier dans le civil, ce sont les ligues non-professionnelles de football. Avant ses shifts nocturnes à la police, il y exhibe fièrement son talent de buteur, poli au gré des clubs qu'il écume (24 au total) : “Honnêtement, je ne sais pas comment il faisait. Dès la fin de l’entraînement, je voyais Mark quitter le terrain en courant. Il prenait rapidement sa douche, sautait dans sa voiture pour commencer son service de police à 22 heures” explique Jason Cadden, l’un de ses entraîneurs, dans des propos retranscrits par So Foot.