Benjamin, que vous vient-il à l’esprit quand j’évoque ce terrible 28 avril 2018 ?
" Ce n’était pas la plus belle journée de ma vie ! J’ai eu de la chance que le staff de l’équipe réagisse vite et bien au moment de mon malaise, ce qui m’a permis d’être encore là aujourd’hui. J’ai presque tourné la page. C’est forcément toujours un peu présent dans la tête, il faut s’en souvenir, mais je vis avec, et je vis d’ailleurs très bien avec. "
Mon cœur a pris ‘cher’ ce jour-là !
Prenons d’abord des nouvelles de votre santé : comment allez-vous trois et demi plus tard ?
" Mon cœur a pris ‘cher’ ce jour-là ! Je n’ai évidemment pas réussi à totalement lâcher le sport… Je continuer de m’entraîner. Et lors de ma dernière visite chez le cardiologue, c’était plus positif que négatif, avec de légères mais réelles améliorations. Je ne fais plus beaucoup de judo mais je me suis lancé dans le jiu-jitsu brésilien. J’ai même ouvert un petit club à La Bouverie, le " Beast-Art Team ", et je participe à des petites compétitions pour m’amuser. Ce n’est plus du haut niveau mais je le fais pour le fun. "
Vous avez donc dû faire le deuil du sport de haut niveau. Quand les médecins vous ont annoncé que votre carrière sportive était terminée, quelle a été votre réaction ? Ce n’était pas évident à accepter, j’imagine…
" Ce n’était vraiment pas facile ! D’autant plus que je sortais déjà d’une période assez compliquée avec ma non-sélection pour les Jeux Olympiques de Rio. C’était dur à croire. Mais bon, je n’avais de toute façon pas le choix… même si au moment de mon malaise, je pensais que je souffrais seulement d’une grosse grippe ! Je m’étais donc dit que ça allait passer. Vous savez, ce genre de débilités que se disent les sportifs de haut niveau pour se voiler la face. Mais à un moment, ça ne passe plus ! En fait, j’ai rarement eu de telles douleurs… "
Le positif dans votre malheur, c’est que vous avez toujours eu deux passions : le judo et… la cuisine ! Ce qui vous a permis de rebondir avec un nouveau projet.
" C’est vrai que j’ai toujours eu ces deux passions. Quand j’étais plus jeune, j’ai suivi pendant quatre ans les cours à l’École hôtelière provinciale de Namur. Quand j’ai terminé mon cursus, j’ai dû prendre une décision : judo ou cuisine ? Sachant qu’on ne peut faire du sport de haut niveau toute sa vie, j’ai logiquement opté pour les tatamis avec, dans un coin de la tête, l’idée de revenir à mes premières amours une fois ma carrière sportive terminée. Après mon accident cardiaque à l’Euro, un de mes meilleurs amis, un ex-copain de classe à l’école hôtelière qui gère désormais plusieurs restaurants à Bruxelles, m’a proposé, histoire de me changer les idées et de retrouver les automatismes en cuisine, d’aller bosser avec lui. On dit souvent que ça ne s’oublie pas mais c’est comme le vélo, il faut repratiquer un petit peu sous peine de vite tomber ! Il m’a donc transmis quelques trucs qui m’ont aidé pour lancer mon projet. À cause des nombreux travaux à réaliser dans le bâtiment, à cause aussi de la crise sanitaire, ça a pris plus de temps que prévu. Quel bonheur lors de l’ouverture officielle le 11 juin 2021 !
C’est quoi le ‘Street Food’ ?
" En résumant, le ‘Street Food’ est un mix entre le ‘Fast Food’ et le resto. C’est de la nourriture rapide qu’on peut manger en rue (NDLR : Traduit de l’anglais, cela veut bel et bien dire ‘Nourriture de rue’) comme celle des ‘Fast Food’ mais avec une vraie qualité de restaurant. Nous, nous travaillons avec des produits frais, des produits faits maison mais à des prix abordables comme les produits ‘Fast Food’. Le ‘Street Food’, c’est donc du ‘Fast Food’ amélioré ! "
Privilégiez plutôt notre mayo pesto. Ou alors, notre andalouse revisitée, notre curry oignons rissolés, notre sauce à l’ail ou notre sauce pimentée… Toutes nos sauces sont bonnes. Il n’y a pas de mauvais choix !