Les judokas Alain Schmitt et Margaux Pinot se sont affrontés jeudi par médias interposés après la relaxe de l'entraîneur des faits de violences conjugales dont l'accuse sa compagne et championne olympique, une affaire qui émeut bien au-delà des dojos.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé l'ex-membre de l'équipe de France de judo à l'issue d'une audience en comparution immédiate, estimant "n'avoir pas assez de preuves de culpabilité". Le parquet a fait appel.
Ce jugement a soulevé l'indignation dans le monde du judo et sur les réseaux sociaux, où la justice s'est retrouvée accusée de laxisme envers les violences conjugales.
Les candidats à l'élection présidentielle Anne Hidalgo (PS) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) ont aussi réagi. "Information révoltante. Comparution immédiate et relaxe pour le violent. Que fallait-il de plus ? Qu'elle meure ?", a écrit le député Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, en repartageant le message de l'athlète devenu viral, accompagné d'une photo d'elle le visage tuméfié. Sur le même réseau social, la maire de Paris a apporté "tout (son) soutien à Margaux Pinot".
"Vu la procédure qui est en cours et l'indépendance de la justice, dans ma position de ministre je ne peux pas m'exprimer sur la procédure qui est en cours", a de son côté déclaré jeudi la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, se disant toutefois "en soutien de Margaux (Pinot) qui, pour moi, est clairement victime dans ce qui s'est passé."
Du Blanc-Mesnil et du tribunal de Bobigny en Seine-Saint-Denis, lieux du premier acte de cette affaire, la confrontation Pinot-Schmitt s'est déplacée jeudi dans les cabinets d'avocats des beaux quartiers de l'ouest de Paris.
Encadrés par leurs conseils, les deux protagonistes ont pris la parole à quelques heures d'intervalle en conférences de presse pour livrer à nouveau deux récits antagonistes, irréconciliables.
S'estimant érigé en archétype de l'homme violent malgré sa relaxe, Alain Schmitt a contre-attaqué en début d'après-midi en fustigeant un "lynchage médiatique".