21h30. Les deux artistes reviennent avec une version piano de “Something Is Gone”, saupoudrée d’un solo de contre-basse surprenant, voire percutant. Après un deuxième moment rap endiablé avec "GHB" – dont on retiendra surtout les arrangements de piano fiévreux signés Dorian Dumont –, on se replonge dans la sublime mélancolie de “Over My Shoulder”, dont la reprise guitare-voix en collaboration avec Florian Jeunieaux nous transporte ailleurs, dans une dimension océanique, presque magique. Sous les lumières bleutées, Sasha Vovk et Julie Rens se donnent la réplique à la manière de conteuses mystiques. Et tout le monde écoute, bouche bée. “Ça se voit qu’elles ont un gros background musical”, chuchote une fan à l’oreille de son amie, dans le calme attentif qui réside dans la salle. Sacré background, en effet. Un bagage théorique époustouflant que les deux protagonistes refaçonnent à leur guise pour en tirer, à chaque fois, quelque chose d'inattendu. C’est d’ailleurs avec cette envie de tout remettre en question qu’elles font durer le plaisir avec des superbes interpretations de “Haunting” et “Remain”, pour finir avec une reprise terriblement décalée du hit “R&B 2 RUE” de Matt Houston. Elles n'ont peur de rien, même pas du ridicule. Et mon dieu que ça fait du bien ! Le temps d’une chanson, le public retrouve les JUICY d’antan : celles qui reprenaient les tubes hip-hop R&B des années 90 avec fraicheur et dérision. Après une belle tranche de rigolade, elles terminent en beauté avec "Treffles", et reviennent pour un call-back digne des plus grands avec "Youth", dont chaque note retentit sous le regard enjoué de la foule subjuguée.