Cyclisme

Julian Alaphilippe : "Aucun vrai moment de bonheur sur le vélo en 2022, mais j’ai toujours le feu sacré"

Cyclisme : Julian Alaphilippe (à gauche) et son compatriote Florian Sénéchal (à droite) sur les routes d’entraînement durant le stage hivernal de l’équipe Soudal Quick-Step.

© Soudal Quick-Step / Getty Images – © Wout Beel & Cédric Depraetere

La nouvelle saison cycliste a repris cette semaine avec le Tour Down Under, en Australie. Petit à petit, les ténors vont retrouver la compétition et pour Julian Alaphilippe, ce sera la semaine prochaine (mercredi 25 janvier) avec le Challenge de Majorque. Pour sa onzième saison chez les pros, l’ex-double champion du monde est attendu et lorgne, notamment, sur le Tour des Flandres. Malgré les deux maillots arc-en-ciel, ces trois dernières saisons, Julian n’est pas parvenu à reproduire ses saisons 2018 et 2019, où il avait décroché 12 succès par année.

Son patron, Patrick Lefevere, a d’ailleurs fait passer un message cet hiver en piquant le coureur français : "Je veux qu’il se reprenne. Il a un salaire de champion, mais il doit confirmer qu’il en est toujours un", avait déclaré le manager de l’équipe Soudal Quick-Step dans la Dernière Heure. Avant de se lancer dans l’exercice de 2023, 'Loulou' a accordé un long entretien au quotidien français L’Équipe où il revient notamment sur les propos de son boss. Morceaux choisis.

"À chaque fois que j’ai eu des discussions avec Patrick, ça s’est bien passé. Jamais il ne m’a dit des choses pareilles en face. Pour être honnête, j’ai été un peu surpris de lire ça. S’il avait le moindre problème avec moi, je pense qu’il m’en aurait parlé en premier. Donc bon… Je ne m’en soucie pas du tout".

Alaphilippe performant au Tour des Flandres : " Le Julian du top niveau est capable d’être là pour la gagne", estime Lefevere

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Sur l’année de malheurs en 2022

"J’étais super content que la saison ça s’arrête. Il était temps. Au Tour de Lombardie, j’aurais aimé finir un peu mieux (NDLR : 51e à l’arrivée) mais c’est comme ça. Jusqu’au bout, rien ne s’est passé comme je l’espérais en 2022. On se le dit, on sait qu’on va chuter, que des pépins physiques vont nous tomber sur la gueule et qu’il va falloir se soigner, ça fait partie du métier. Mais on essaye au maximum de ne pas y penser.

"Jusque-là, je m’en étais bien sorti. J’avais bien eu quelques blessures, des virus par-ci, par-là, mais rien qui n’avait vraiment gêné ma progression. L’an passé, j’ai vraiment eu beaucoup de contretemps. Je n’ai eu que ça en fait, je n’ose même pas faire les comptes. À chaque fois que je me remettais d’un pépin, il y avait tout de suite autre chose qui m’arrivait derrière. Et c’est tellement dur de devoir à chaque fois repartir de zéro et remettre la machine en marche. Quand ça arrive une fois, ça va, deux fois, OK, mais quand c’est toute l’année… Tu n’es jamais prêt pour ça".

"Même si parfois j’en ai eu plein le cul, je n’ai jamais rien lâché. Bien sûr, j’aurais aimé m’entraîner pour performer, pas juste pour revenir, mais j’ai toujours été un battant, alors j’ai continué à faire mon boulot jusqu’au bout. Après, j’ai beau réfléchir, je pense n’avoir connu aucun vrai moment de bonheur sur le vélo en 2022. Franchement, je ne veux plus en parler, j’ai eu mon compte. J’aime gagner, j’aime attaquer, pas me casser la gueule. C’est dur de n’entendre parler de soi qu’au travers des chutes".

J’ai toujours le feu sacré

Sur sa force mentale retrouvée

"Ce que j’ai vécu l’an passé me donne encore plus de rage. Je ne me laisse pas aller, je ne suis pas comme ça. Il faut avoir le feu sacré pour rester au plus haut niveau, et j’ai toujours le feu sacré. Le fait de ne pas avoir été à mon niveau pendant plusieurs mois me donne encore plus de motivation. Je fais du vélo pour le faire à fond, à ma manière, or l’an passé, je n’étais pas en mesure de le faire. J’ai hâte de retrouver mes meilleures sensations et ma façon de courir".

Sur son objectif de la saison : les flandriennes

"Je veux surtout faire ces courses pour les gagner, hein ! On aura une équipe super forte avec plein de cartes à jouer, on sera plusieurs à être en mesure de s’imposer. J’adore l’atmosphère avant ces courses, j’ai hâte d’y être. C’est bizarre mais j’ai l’impression que les flandriennes me conviennent presque plus que les ardennaises. Dans la façon de courir en tout cas : il faut toujours être placé, tu ne sais jamais où et quand il va y avoir l’attaque décisive".

"Est-ce une prise de risque de privilégier les flandriennes aux ardennaises ? Oui, mais il faut prendre des risques parfois dans une carrière, sinon, ça peut vite devenir ennuyant. Préparer ces courses me permet de changer mon approche du début de saison, même si j’accorderai la même importance que d’habitude aux classiques italiennes en mars. J’ai évidemment des super souvenirs de Milan-San Remo mais ce sont les Strade Bianche qui me font le plus vibrer. C’est sans doute ma course préférée. Là aussi, il peut se passer tout et n’importe quoi. C’est une épreuve à part. C’est un peu dommage qu’elle soit placée là dans le calendrier car ça me fait à chaque fois rater Paris-Nice, mais c’est comme ça".

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Sur son hiver et sa préparation

"J’ai pris du temps pour moi à la maison, avec ma petite famille. Il fallait régénérer le corps et l’esprit. J’ai fait cinq semaines sans vélo, pour débrancher. Je n’ai répondu à aucune sollicitation. Après ça, j’étais content de reprendre, doucement, sans griller les étapes, même si j’étais déjà complètement focus sur 2023. J’ai passé un hiver tranquille, ressourçant, sans pépin. C’était indispensable après la dernière saison".

Les résultats de Julian Alaphilippe en 2022 (source : @PCS)

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