Et pourtant, tout aurait pu être bien différent. En effet, malgré son titre de champion de France et de meilleur buteur de la compétition avec le Stade de Reims, le natif de Marrakech (alors sous protectorat français) voit s'annoncer le Mondial suédois dans la peau d'un remplaçant. Le sélectionneur Paul Nicolas lui préfère son coéquipier en club, René Bliard, dans le but de l'associer à la star de l'équipe: Raymond Kopa. Les deux joueurs ayant évolué à Reims ensemble, avant le départ de Kopa pour le Real Madrid en 1956 (l'argent de son transfert permettra d'ailleurs aux Rémois d'attirer Fontaine au club), le technicien français y voit la promesse d'une entente plus spontanée sur le terrain.
Mais une entorse à la cheville de l'attaquant des "Rouges et Blancs" allait remettre Just Fontaine sur le devant de la scène. Tâche à lui de dynamiter l'attaque des "Bleus", restés sur une élimination au premier tour en 54.
Numéro 17 dans le dos, l'attaquant français n'allait pas tarder à répondre aux attentes (Pour la petite histoire: Fontaine détestait être en retard, rappelant qu'il ne se "prénommait pas Just pour rien").
Dès le premier match, il plante un triplé lors de la victoire 7-3 face au Paraguay. Malgré la défaite 3-2 face à la Yougoslavie, il marque les deux buts français. Et enfin, dans le 3ème match, après un but de Kopa, il double la marque pour offrir aux tricolores la victoire - synonyme de qualification - face à l'Ecosse.
Loin d'être considérée comme l'une des favorites (la rumeur rapporte d'ailleurs que la Fédération française, peu optimiste, n'avait prévu que trois jeux de maillots par joueur), l'équipe de France termine en tête de son groupe avec, déjà, six buts au compteur pour le joueur de 25 ans.