Roland Garros

Justine Henin, 20 ans après : " Sans Kim, je n’aurais pas fait la même carrière "

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Par Christophe Reculez via

Ce dimanche, à l’occasion du vingtième anniversaire de la première victoire de Justine Henin à Roland Garros, la Une vous proposera un documentaire inédit et retraçant l’incroyable épopée de la Belge sur la terre battue parisienne.

Un exploit rendu possible par un talent hors norme mais fruit aussi, on l’oublie parfois, d’un travail acharné et renforcé par des duels (face à Kim Clijsters ou Serana Williams) qui ont poussé la belge à dépasser ses limites.

" Ma rivalité avec Kim a été importante mais il n’y a jamais eu de guerre ou de tension Nord-Sud, par exemple, comme certains ont pu l’avancer. Mais, c’est clair : Sans Kim, je n’aurais pas fait la même carrière. On a gravi les échelons en même temps. Cela nous a permis de devenir de plus en plus fortes ", explique la championne, titrée à 53 reprises dans sa carrière.

" C’étaient des adversaires mais qui se respectaient ", se remémore André Stein, président durant trente ans de l’AFT. " Mais on ne peut pas être totalement amie avec son adversaire. Ou alors, on n’arrive pas au sommet ".

Une rivalité, comme souvent dans les duels marquants, avec des styles très différents. " C’est vrai qu’elles avaient des styles, un tennis, des caractères très différents. Mais elles ont réussi à atteindre, chacune, le top du tennis mondial ", analyse David Goffin

En effet, Justine Henin et Kim Clijsters ont été beaucoup comparées. Justine la battante avec son revers à une main magique face à Kim la puissante. " Kim est née avec la souplesse de sa maman et la force de son papa (NDLR : Els Vandecaetsbeek, championne de gymnastique et Lei Clijsters, ancien Diable Rouge). Justine, elle, a dû composer avec un gabarit plus frêle ", analyse Dominique Monami, l’ancienne numéro 1 belge avant l’avènement des deux championnes.

Un déficit physique qui a poussé Justine Henin à travailler plus pour pouvoir tenir la comparaison avec Kim Clijsters et Serena Williams, l’autre géante du tennis mondial de l’époque. " A un moment donné, on s’est dit que pour avancer, il fallait aller chercher un plus ailleurs. Voir ce qui s’y faisait. Il fallait rencontrer des experts ", se souvient Carlos Rodriguez, emblématique coach de Justine Henin.

La décision était prise et Justine Henin rejoignait les Etats-Unis en 2002, en Floride. " On a été travailler avec Pat Etcheverry qui avait bossé avec les plus grands joueurs ", explique Justine Henin. " Lors de notre première rencontre, il me regardait jouer. A la fin, il m’a expliqué que j’avais le jeu pour devenir numéro 1 mondiale mais que j’avais le physique du septantième au ranking. Il fallait encaisser cette critique mais il a eu un discours franc qui m’a plu. J’ai appris à aller au-delà de certaines limites. Il me disait souvent 'le prochain exercice, il est pour Serena. Le suivant pour Kim' ". 

Une évolution physique, motivé par l’envie de battre ses deux rivales, qui a parfois fait naitre certaines rumeurs de dopage. " J’ai dû faire face à des accusations terribles à mon égard. Mais j’ai mis en avant, médiatiquement entre autres, le travail effectué en Floride. C’est là-bas que j’ai pris une autre dimension. J’ai aussi franchi une étape mentale importante. Et cela s’est vu lors de la demi-finale en 2003. Serena avait l’habitude de marcher sur ses adversaires. Je ne me suis pas laissé faire ".

Et en effet, ironie de l’histoire, Justine Henin remportera son premier Roland Garros en battant, coup sur coup, ses deux rivales en demi et en finale.

" Justine Henin, le match d’une vie : 20 ans après ", à retrouver ce dimanche 4 juin dès 20h15 sur la Une et Auvio.

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