Exposition

Kaoruko, ancienne idole japonaise représente la féminité dans ses peintures

© KaorukoArt / Capture Instagram

Par Louis Thiébaut

Cette ancienne pop star japonaise idole des adolescents au Japon s’est installée à New York depuis 2007 où elle représente aujourd’hui sa vision de la femme à travers la peinture.

Fin des années 80, Kaoruko, idole au Japon, se voit forcée d’arrêter sa carrière de chanteuse pour des raisons de santé. Elle commencera alors son virage de carrière, elle apprend rapidement la peinture de style japonais et se construit un environnement de travail propice à sa nouvelle passion. Avec un certain recul sur son parcours et sur la culture qui a façonné sa personnalité, la nouvelle artiste peintre décide de s’intéresser à l’identité de la femme japonaise.

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Photographie prise dans le cadre de l’exposition online organisée par la Robert Berry gallery à New York.
Photographie prise dans le cadre de l’exposition online organisée par la Robert Berry gallery à New York. © KaorukoArt / Capture Instagram

Un art entre tradition et modernité

Pour créer ses œuvres, Kaoruka associe peinture acrylique, feuille d’or, sumi-e (calligraphie traditionnelle japonaise) et ukiyo-e (gravure sur bois). Elle y mélange différentes techniques, symboles et époques pour transmettre ses messages. La représentation de la femme est au centre du tableau. Au pinceau de l’artiste, elles semblent innocences, empreintes d’une certaine lassitude. Mais, on le ressent, elles sont en pleine conscience de l’environnement dans lequel elles évoluent. Dans ses tableaux, Kaoruko peint son expérience, son rapport à sa culture. Elle se fait messagère de la cause féminine et dénonce la misogynie dans laquelle elle aussi a évolué.

Aujourd’hui aux Etats-Unis, l’artiste mesure la différence entre ces deux cultures. Au Japon, les stars sont idolâtrées et assimilées à une image "Kawai" de jeune fille innocente. Une création fictive idéalisée par les fans et montée de toutes pièces par des producteurs, metteurs en scène et agents masculins. Son œuvre "Offering to the Goddess, Nyotaimori" dénonce notamment la pratique des cérémonies lors desquelles la femme est utilisée comme assiette en symbole de la mère nourricière. Une coutume que l’artiste juge "très discriminatoire".

Capture d’écran de l’œuvre "Offering to the Goddess, Nyotaimori".
Capture d’écran de l’œuvre "Offering to the Goddess, Nyotaimori". © Kaoruko / kaorukoart Instagram

Toutefois, la situation évolue au pays du soleil levant. Notamment grâce à la prise de parole de personnalité médiatique comme Naomi Osaka, tenniswoman à la renommée internationale, ou encore Shiori Ito, journaliste et réalisatrice très connue au Japon. De son côté, Kaoruko a lancé un nouvel élan féministe dans son pays. La figure de "Keiko", illustration d’une jeune fille regardant entre ses jambes se veut un nouveau symbole pour la cause au Japon : "si vous changez l’angle à travers lequel vous regardez le monde, vous pourrez alors trouver un nouvel avenir."

Capture d’écran du compte Instagram de l’artiste Kaoruko. On peut y voir son œuvre "Keiko", véritable symbole féministe au Japon.
Capture d’écran du compte Instagram de l’artiste Kaoruko. On peut y voir son œuvre "Keiko", véritable symbole féministe au Japon. © Kaoruko / kaorukoart Instagram

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