Les rappeurs comme Kendrick Lamar, Tupac, Childish Gambino ou encore, plus près de chez nous, Kery James et Youssoupha, ont démontré que le stigmate qui a longtemps collé à la peau du rap et qui lui valut une assimilation systématique aux voyous n’a plus lieu d’être. Et bien que Tupac faisait aussi du gangsta rap, il était tout comme les autres, un rappeur politiquement engagé.
1. Tupac Skahur
Malgré sa personnalité complexe qui le faisait vaciller entre gangsta rap et rap politique, Tupac a énormément dénoncé le système inégalitaire américain à travers ses textes et même à travers son célèbre tatouage où on peut lire l’expression "Thug Life" (littéralement "vie de voyou") qu’il a détournée pour en créer un acronyme ; The Hate U Gave Little Infants Fucks Everybody ("La haine que vous transmettez aux enfants se retourne contre nous tous"). Par cet acronyme, le rival de Biggie avance qu’une personne riche ou issue d’un milieu aisé n’a pas besoin de lutter pour survivre. Le militantisme est un mode de vie pour Pac qui y a été plongé dès sa naissance grâce à sa mère, Afeni Shakur.
2. Childish Gambino
On ne peut parler de rap politiquement engagé sans citer "This Is America" de Childish Gambino. Dans ce titre, Donald Glover (de son vrai nom) dénonce la violence engendrée par le port d’armes à feu ainsi que les répercussions des lois "Jim Crow" instaurées dans les états du sud de 1870 à 1950. Elles imposaient la ségrégation et limitaient les droits des Afro-Américains. Avec ce morceau, il dénonce les States comme étant un pays qui préfère miser sur le divertissement plutôt que sur la résolution de ses problèmes sociaux.
3. Kery James
En France, s’il y a bien un rappeur et poète qui dénonce les oppressions sociales et le racisme structurel, c’est Kery James. Pour ne citer qu’un exemple, Kery a défrayé la chronique avec le titre "Lettre à la République" dans lequel il s’adresse directement aux politiques.
4. Youssoupha
D’après Youssoupha, "Qui peut prétendre faire du rap sans prendre position ?". C’est l’outro choisi par le rappeur antiraciste dans "Menace de mort", titre sorti en 2011, la veille de son procès l’opposant à Eric Zemmour. En 2016, il rejoint Kery James et Lino sur "Musique Nègre" où ils dénoncent les propos racistes du président de Radio Courtoisie qui a été condamné à 16.000€ d’amende pour propos antisémites et pour avoir déclaré vouloir bannir des médias ce qu’il appelle "la musique nègre" sans manquer de l’associer au "cerveau reptilien".