Athlétisme

Kevin Borlée : "Des conditions d’hébergement indignes pour des sportifs de haut niveau"

Des chambres d’étudiants, parfois occupées par trois athlètes, bien loin du confort habituel des hôtels internationaux

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C’est souvent un moment important quand un sportif arrive sur un grand événement auquel il participe. La découverte de la chambre dans laquelle il va passer 10 à 15 jours, parfois plus. Un petit univers qui va lui permettre de se reposer, de se concentrer et de se détendre avant son entrée en compétition. Un lieu de vie éphémère dans lequel les sportives et les sportifs vont passer de longues heures tous les jours, entre les séances d’entraînement, les soins chez le kiné et les repas, autant de moments qui rythment la journée lors d’un grand championnat. Le but, chercher à se sentir le plus possible comme à la maison pour gérer au mieux la pression de la compétition. A Eugene, petite ville universitaire de l’Oregon, où la délégation belge a débarqué ce mardi depuis Irvine dans la banlieue de Los Angeles où elle était en stage depuis le 3 juillet, c’est plutôt une douche froide qui attendait les athlètes. "Prison break" ont écrit certains sur les réseaux sociaux en partageant des photos de ce qui constituera leur logement jusqu’au 24 juillet. "Nous sommes logés dans des chambres d’étudiants sur le campus universitaire. C’est petit et spartiate mais il faut bien s’y habituer" explique laconiquement Nafi Thiam. "De toute façon, nous n’avons pas le choix."

C’est clairement irrespectueux

Pour les athlètes, habitués aux standards d’hospitalité et de confort des hôtels internationaux, cette situation crée légitimement un peu de crispation inutile. "Franchement, c’est irrespectueux et indignes d’un événement comme celui-ci, des mondiaux qui s’adressent quand même à des sportifs de haut niveau" enchaîne Kevin Borlée. "Toute l’année, nous faisons des efforts pour soigner la récupération, le sommeil, ces petites choses importantes et qui font la différence dans la vie d’un athlète. Et là, on débarque aux Etats-Unis, on s’attend à ce que tout soit grand et au top et on se retrouve dans une chambre minuscule avec des matelas vraiment peu confortables. Heureusement, nous sommes tous logés à la même enseigne, sauf l’équipe des Etats-Unis qui réside ailleurs." Un traitement de faveur qui pose d’ailleurs question en terme d’équité. Une inégalité qui suscite questionnement et interrogation chez d’autres athlètes. "Nous sommes 3 dans une chambre de quelques mètres carrés à peine" ajoute Julien Watrin. "Nous avons dû mettre un matelas par terre pour éviter que l’un d’entre nous ne dorme dans un lit superposé trop petit. Et pour se déplacer dans la chambre, nous devons enjamber les valises que nous n’avons pas d’autre choix que de laisser au sol. Nous n’avons jamais vu ça dans notre carrière."

Heureusement, les installations sportives, elles, sont de très grande qualité dans cette ville considérée comme le berceau mondial de l’athlétisme sur piste depuis que Bill Bowerman, l’un des co-fondateurs de Nike, y a enseigné l’art de la course, des sauts et des lancers pendant près de trois décennies, y développant au début des années 50 une véritable culture de ce qu’on appelle ici le "Track and Field".

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