Au moment où le monde s'enfonce dans la pandémie, Adrien Rozé et Clément Savoye décident de s'envoler pour Los Angeles. "Nous avions quatre dates de concerts là-bas avec Teeers", indique le claviériste. "Vu le contexte sanitaire, les autres musiciens du groupe ont préféré rester à Paris. Avec Adrien, nous avons pris le risque de partir. Nous devions rester aux États-Unis pendant un mois. Mais le coronavirus a changé la donne… Quatre jours après notre arrivée, nous avons dû rentrer précipitamment en France." Sur le vol du retour, les deux amis envisagent la possibilité de former un duo. "C'était une hypothèse, mais nous n'avions alors aucune certitude." L'évidence surgit, le 20 avril 2020, devant un écran de télévision. "Pendant le confinement, on se retrouvait pour mater des films ensemble", poursuit Clément Savoy. "Un soir, nous avons regardé "Kids Return", un classique japonais du réalisateur Takeshi Kitano. C’était super. Le lendemain, au réveil, j’entends qu’Adrien est en train de jouer du piano. En l’écoutant, je me suis dit que le moment était venu de travailler ensemble pour de bon." Inspiré par le film de Kitano, le nom du groupe témoigne d’une passion inébranlable pour le cinéma. "Pour la petite histoire, "Kids Return" n'est pas notre film préféré de Takeshi Kitano. Celui qu'on recommanderait à tout le monde sans hésiter, c'est "Hana-bi". Mais toute sa filmographie vaut le détour. En plus, les bandes originales sont incroyables. Elles ressemblent à des musiques de salles d’attente, mais elles cadrent parfaitement avec les intrigues." Chez Kids Return, le septième art est une affaire de famille. "Joseph Rozé, mon frère, et son pote Pablo Cotten sont en train de réaliser un long métrage "La Récréation de Juillet" (titre provisoire)", révèle Adrien. "Nous sommes en train de composer la bande-son : une trame instrumentale sur laquelle les acteurs viennent, ici et là, poser une voix."