Kolo Muani, l’invité de dernière minute qui a failli tout changer

Si Didier Deschamps a dû composer avec pas mal de forfaits avant le début de la Coupe du monde, celui de Christopher Nkunku était peut-être un des plus faciles à gérer. Non pas que l’attaquant de Leipzig ne méritait pas sa place sur l’échiquier français mais bien parce que son remplaçant semblait tout trouvé. Randal Kolo Muani fait partie de ces joueurs mobiles qui multiplient les courses, un peu à l’image du malheureux Nkunku. Loin d’être maladroit dans la surface adverse, il sait également se montrer altruiste. Une qualité essentielle en équipe de France. Ce n’est pas Olivier Giroud qui vous dira le contraire. Son profil hybride (ndlr : il peut évoluer dans l’axe comme sur un flanc) fait d’ailleurs des merveilles en Bundesliga. Avec huit buts et onze passes décisives, il est un des artisans du bon début de saison de Francfort, 4e en championnat et qualifié pour les huitièmes de finale en Ligue des Champions.

Pourtant, bien avant les strass des soirées européennes et la médiatisation d’un Mondial, Kolo Muani a peiné à se faire une place dans le monde du football. Formé à Nantes, le natif de Bondy ne parvient pas à s’imposer dans l’équipe fanion du club. À l’aube de la saison 2019-2020, il est prêté à Boulogne en National soit l’équivalent du troisième échelon du football français. Un séjour dans le Nord qui porte ses fruits. Kolo Muani revient en force l’été suivant dans le noyau nantais. Titulaire indiscutable pendant une saison, l’international français inscrit neuf buts et distribue huit passes décisives. Des statistiques qui finissent donc par le placer dans l’avion pour Francfort.

Avant le Mondial qatari, l’attaquant avait connu un autre tournoi majeur avec la France, les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. À l’époque, les sélections d’André-Pierre Gignac et Florian Thauvin sont vivement commentées. Mais le troisième attaquant du 4-3-3 français, c’est bien Randal Kolo Muani. Ambitieux, les Tricolores vont rapidement déchanter en concédant onze buts en trois rencontres. L’attaquant de Nantes ne parvient pas à se mettre en lumière si ce n’est pour une passe décisive et une carte rouge.

Deux sélections en Ligue des Nations plus tard et voilà donc le joueur de 24 ans dans le groupe pour le Mondial. Remplaçant pour les deux premiers matchs de poule, l’attaquant fait partie de l’équipe B qui s’incline face à la Tunisie lors de la troisième rencontre. De retour sur le banc face à la Pologne et l’Angleterre, il composte ensuite le ticket de la France pour la finale. Sur sa première touche de balle face au Maroc, l’attaquant double la mise et se montre très remuant pendant une quinzaine de minutes. Une (courte) prestation qui lui donne du crédit. Didier Deschamps n’hésite pas à le lancer avant même la mi-temps en finale contre l’Argentine. Et si Kolo Muani n’aura finalement pas su donner le sourire au peuple français, il sera parvenu à leur donner de l’espoir pour la suite.