Mine de rien, Novak Djokovic joue gros ce dimanche, très gros même. Absent en Australie, battu par Nadal à Roland-Garros et probablement absent à l’US Open puisque les États-Unis imposent toujours la vaccination obligatoire pour les étrangers, Nole sait bien que cette finale représente sa dernière chance de sauver sa saison. Oui, les mots ne sont pas exagérés. S’il s’incline, ce n’est pas sa victoire à Rome qui limitera les dégâts. Pour le Serbe, seuls les Majeurs comptent.
Victorieux six fois à Londres dont lors des trois dernières éditions, Djokovic était le grand favori en arrivant en Angleterre et ce n’est pas le départ prématuré de plusieurs outsiders qui a changé cela, au contraire. Si certains adversaires ne lui ont opposé aucune résistance, Djokovic n’est pas aussi dominateur qu’il a pu l’être par le passé. En six matches, il a tout de même concédé cinq manches. Lors de ses six sacres, sa moyenne de sets perdus avant la grande finale n’est que de 2,6. Ce chiffre n’a jamais dépassé quatre. Une victoire ce dimanche signifierait donc le trophée le plus difficilement conquis par le Serbe, avant la finale.
L’important pour lui sera surtout de bien entamer sa rencontre. Face à un Kyrgios novice en finale qui pourrait se crisper sous le poids de l’enjeu, Djokovic sait qu’il a l’occasion de ne pas le laisser rentrer dans le match en attaquant ce choc pied au plancher. Toutefois, depuis le début du tournoi, le numéro 3 mondial a montré quelques faiblesses en entame de rencontre. Ses cinq sets concédés ont tous été dans les deux premières manches. Dès qu’il a remporté une deuxième manche, il a enchaîné en bouclant la rencontre. Le joueur est d’ailleurs conscient de ce problème : "Lors de la demi-finale, je n’ai pas bien commencé puis, comme souvent dans ce tournoi, j’ai ensuite trouvé mon rythme pour finalement m’imposer."
Le public aime Kyrgios et sa folie, il sera peut-être d’ailleurs d’un grand soutien. Si l’entame de match est à l’avantage de l’outsider du jour, la rencontre pourrait bien ressembler à des "feux d’artifice" comme dit Djokovic, de quoi donner une chance à Kyrgios de rentrer dans le cercle fermé des vainqueurs de Grand Chelem comme Daniil Medvedev, Dominic Thiem ou encore Marin Cilic, juste à côté des légendes de ce sport.