L'acteur Michel Bouquet s'en est allé à l'âge de 96 ans

Sa première prestation au cinéma remonte à 1947. Sa dernière, 2020. Entre les deux dates, le comédien n’est pas resté en reste. Il a tourné dans une soixantaine de films. Avec des grands metteurs en scène. Citons Borsalino (J. Deray), "Un condé" (Y. Boisset), Tous les matins du Monde (A. Corneau), Poulet au vinaigre (C. Chabrol), Les Misérables (R. Hossein), Comment j’ai tué mon père (A. Fontaine) ou encore son rôle de vieux garçon inquiétant dans La Mariée était en noir de François Truffaut. 

Mais aussi Le Jouet (F. Veber) en 1976. Il y partage l’affiche avec Pierre Richard. Incarnant un chef d’entreprise glacial, cédant aux moindres caprices de sa pourrie gâtée de progéniture. Une comédie dramatique sensationnelle.

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A partir du début des années 70, Michel Bouquet héritait souvent de rôles de personnages froids, impassibles, taciturnes, inflexibles... Notable de province, patron, politicien ou policier tenace (Javert dans les Misérables, Goitreau dans Deux hommes dans la ville, un glaçant et impitoyable inspecteur Favenin dans Un condé…). Des personnages sombres, parfois inquiétants, qu’il incarnait à merveille.

En 2012, il se glisse et montre sa palette d’émotions dans la peau du peintre Renoir. Sept ans plus tôt, c’est le président Mitterrand qu’il incarne dans Le Promeneur du Champs-de-Mars (de Robert Guédigian, film qui sera diffusé en hommage à Michel Bouquet sur la Trois ce dimanche 17 avril à 21h15). Ce rôle lui a valu le César du meilleur acteur en 2005. Il emportera aussi la prestigieuse statuette compressée pour son rôle dans Comment j’ai tué mon père (Anne Fontaine), en 2002.

Ce parisien, né en 1925, élève du Conservatoire pendant la guerre, commence sa carrière au théâtre en 1944. Ses compagnons de planches d’alors se nomment Gérard Philipe, Jean Anouilh, Jean Vilar ou encore André Barsacq. Michel Bouquet marquera la deuxième partie du vingtième siècle (ainsi que le début du suivant) par ses rôles forts. Il sera tête d’affiche à plusieurs reprises du Roi se meurt (E. Ionesco), de l’Avare et du Malade imaginaire (Molière), d’En attendant Godot (S. Beckett), de La danse de la mort (J. Strindberg), ou encore d’A torts et à raisons (R. Harwood) . "Pourquoi arrêter ?" dira-t-il, malicieusement, en 2015, lorsqu’il reprendra le rôle du chef d’orchestre Furtwängler, accusé de collusion avec les nazis.

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Il décrochera deux fois le Molière du meilleur comédien. Pour Les Côtelettes de Bertrand Blier, en 98 et pour Le roi se meurt d’Ionesco, en 2005. Un globe de cristal (prix décerné par la presse) lui sera remis en 2018 pour son interprétation du Tartuffe de Molière.

Côté vie privée, Michel Bouquet n’a aucun lien de parenté avec sa consœur Carole Bouquet. Il a été marié à la comédienne Anna Borg (1915-2007). Il épousera en deuxième noce une autre actrice, Juliette Carré, en 1970. Michel Bouquet n’avait pas d’enfant.

Grand-Croix de la Légion d'honneur, Michel Bouquet adorait aussi transmettre sa passion, comme il le fit pour nombre de comédiens et comédiennes en devenir au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. 

Retrouvez Michel Bouquet dans "Le Promeneur du Champs de Mars" ce dimanche 17 avril à 21h15 sur la Trois