Si l’Alentejo viticole a aujourd’hui le vent en poupe, ce ne fut pas toujours le cas. Les méthodes de vinification restèrent jusque dans les années 1950, date de la création de la première coopérative, proches de celles élaborées sous l’empire romain : fermentation et élevage étaient réalisés dans de grandes amphores d’argile. C’est au début des années 1980 que l’Alentejo débute sa 'révolution' viticole qui aboutira à l’obtention de la DOC (Dénomination d'origine contrôlée) en 1988.
C’est une région qui représente à elle seule 10 à 15% de la production portugaise, et qui a pris de l’importance depuis une vingtaine d’années grâce à une amélioration notoire de la qualité des vins. On a quitté comme dans beaucoup d’endroits les vinifications traditionnelles avec des vins durs, chauds, structurés et costauds à boire pour créer maintenant des vins plus fruités et plus souples. Il y a deux tendances :
- De nombreux investisseurs ont investi la région et élaborent des vins, dans une logique axée sur les besoins du marché, devenant un peu la 'Californie du Portugal'.
- D’autres vignerons ont misé sur les cépages anciens pour valoriser une identité et se démarquer de leurs grands concurrents.
La province de l’Alentejo regroupe 8 DOC très distinctes suivant leur situation géographique, je vous épargne les noms compliqués, auxquelles s’ajoute l’appellation régionale Vinho Regional Alentejano. Même si on utilise pas mal de Syrah ou d’Alicante Bouschet, les cépages rouges les plus connus sont le Tinta roriz et le Trincadeira, les blancs l’Arinto et le Fernão Pires, du genre de ceux qu’on ne boit pas tous les jours !
Quant à ce qui les distingue, les vins blancs sont aromatiques, frais et harmonieux, alors que les vins rouges typiques possèdent une robe profonde, des arômes de fruits mûrs et des tannins ronds. Ils sont plutôt intenses et corpulents.