L'Allemagne a appelé mardi l'Union européenne à "prendre des mesures" pour contribuer à endiguer l'afflux à la frontière polonaise de migrants en provenance de la Biélorussie.
"La Pologne ou l'Allemagne ne peuvent faire face à ceci toutes seules", a déclaré le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer au journal Bild, exhortant l'UE à "faire front commun".
"Nous devons aider le gouvernement polonais à sécuriser sa frontière extérieure. Cela devrait être l'affaire de la Commission européenne. Je l'appelle maintenant à prendre des mesures", a-t-il encore dit.
Des milliers de migrants amassés à la frontière
Il a lancé cet appel après que la Pologne a annoncé avoir repoussé la tentative de centaines de migrants de traverser illégalement sa frontière à partir de la Biélorussie, mais que des milliers d'autres étaient massés près de cette limite extérieure de l'Union européenne.
"Nous craignons qu'il ne puisse y avoir une escalade de ce type d'actions à la frontière polonaise dans un avenir proche et de nature armée", a même lâché lundi devant la presse Piotr Muller, le porte-parole du gouvernement polonais.
Horst Seehofer a à cet égard souligné qu'il soutenait la décision de la Pologne d'ériger un mur à sa frontière avec la Biélorussie.
"Nous ne pouvons pas la critiquer (...) d'avoir protégé les frontières extérieures de l'UE", a-t-il dit. "Pas en utilisant des armes à feu bien sûr, mais par d'autres moyens disponibles", a ajouté le ministre.
L'UE accuse le président biélorusse Alexandre Loukachenko de faire venir par avion à Minsk, la capitale de son pays, des migrants du Moyen-Orient et d'Afrique, puis de les envoyer à pied vers l'Union européenne en représailles aux sanctions imposées par Bruxelles en raison de la répression de l'opposition à la Biélorussie.
Loukachenko rejette quant à lui cette accusation.