Pour coter les additifs, l’application Yuka applique le principe de précaution. Ce principe pose problème à Test Achats, qui souligne la différence entre risque et danger : "Le danger est une source potentielle de préjudice. Le risque, lui, prend en compte l’exposition : c’est la probabilité que ce danger survienne (ou non). Nous avons relevé pas mal d’incohérences".
La diététicienne estime qu’au niveau des additifs, "on marche un peu sur des œufs. Il y a des autorisations de mise sur le marché et des doses journalières d’additifs établies pour les produits". Les études sur ces additifs n’ont porté que sur les altérations de la santé et les risques de cancer : "Aujourd’hui, il n’existe pas de réponse franche à donner sur la présence ou la nocivité des additifs autorisés et censés ne pas avoir des effets délétères sur la santé. Certains sont pointés du doigt, l’effet cocktail et l’impact sur le microbiome intestinal. Diminuer la quantité d’additifs d’une gamme peut être intéressant pour limiter ces potentielles conséquences".
Bio vs. non bio
Chloé De Smet rappelle qu’il faut encore une fois différencier si ces produits de consommation courante ou des produits censés être plus exceptionnellement consommés comme des bonbons, biscuits…
Test Achats partage cet avis : "Tout est relatif : un produit déclaré médiocre par 100 g ne pose pas de problème si l’on n’en consomme que 5 g. Autre exemple : ce n’est pas parce que des céréales petit-déjeuner sont bios qu’on peut en consommer tous les matins", et pointe un autre problème de l’algorithme pour les consommateurs par deux exemples : les olives bios, mieux notées alors que plus salées que les non-bios, mais aussi le miel non-bio de qualité de médiocre face à son équivalent en qualité nutritive, cette fois bio, qualifié de bon.
Impliquer le critère bio dans la notation ne garantit pas d’avantage nutritionnel ni l’équilibre pour la santé, explique Chloé De Smet. Le label est toutefois strict, et pourrait éviter que des résidus de pesticides se retrouvent dans les produits mais "ça s’arrête la" selon la diététicienne et nutritionniste.