C'est l'histoire de 3 jeunes qui sortent des études et qui n'ont pas envie de suivre la voie toute tracée devant eux. Alors, au lieu de se résigner, ils inventent " l'Arbre qui pousse". Dans ce tiers-lieu, une cinquantaine de personnes expérimentent aujourd'hui d'autres façons de vivre ensemble, de travailler, de produire, de réaliser leur utopie dans la voie de la transition.
" Nous rêvons d'un lieu pour vivre et rêver cette vie"
Depuis 3 ans, une vingtaine d'habitants se sont installés à la ferme de la Balbrière, à Ottignies. Il s'agit d'un habitat collectif, mais pas seulement, loin de là. Ceux qui vivent là partagent avant tout un même idéal : " Nous rêvons d'une nouvelle histoire à raconter pour cette humanité qui ne sait où aller "
Vaste programme. Pauline Steisel, l'une de cofondatrices se souvient qu'au début de l'aventure, ses initiateurs avaient défini 6 axes principaux sur lesquels travailler : l'habitat, la production alimentaire, l'artisanat, une auberge citoyenne, l'entreprenariat et la transition.
Aujourd'hui, si la plupart des habitants travaillent à l'extérieur de la ferme, elle est animée par toute une série de projets. Une vingtaine d'entre eux sont d'ailleurs implantés sur le site. On y trouve entre autres une boulangerie, un maraîcher, un atelier vélo, un vigneron, une auberge, une teinturière , des bergères ou une pépiniériste.
Pendant qu'elle greffe un arbre fruitier, Aurélie Picard raconte : " J'ai développé une pépinière avec des arbres fruitiers, des plantes potagères et une banque de graines. Un de mes rêves, en m'installant ici, c'est que nous soyons de plus en plus nombreux à revégétaliser notre planète, avec des paysages nourriciers pour les humains, les oiseaux, les insectes aussi."
Les tout petits n'ont pas été oubliés dans cette aventure : une école maternelle à pédagogie Montessori scolarise une douzaine d'enfants dans les murs de la ferme.
Donner l'envie
Au-delà de l'aventure collective vécue par les membres actifs, "L'arbre qui pousse" espère bien essaimer. Il se veut un laboratoire d'expérimentations et une source d'inspiration pour ceux qui ont envie de se mettre en marche.
Pierre Alexandre Klein dispense des formations : " Mon rôle, c'est de sensibiliser les gens à la manière dont on lance des habitats collectifs. Nous disposons de toute une série de formations qui répondent aux questions de comment habiter, manger, se chauffer, comment être en lien avec les écosystèmes et le vivant en général?"
Et la demande est là. Pour les plus curieux, "l'Arbre qui pousse" propose régulièrement de passer le porche de la ferme. Le temps d'un marché, d'une rencontre, d'un atelier ou de festivités diverses. Les 20 et 21 mai, le festival de musique classique Archipel se déroulera dans ses murs.