Dans certaines zones proches de la côte, la brume permet à la végétation et aux animaux vertébrés de se développer, explique Pablo Guerrero, professeur de botanique à l'université de Concepcion, et chercheur à l'Institut d'écologie et de biodiversité (IEB).
"L'existence de vie dans ces lieux est, en quelque sorte, un événement fortuit", indique-t-il, estimant qu'il s'agit d'une région où l'écosystème est "très fragile". "Toute modification ou diminution du régime des précipitations et de la brume a immédiatement des conséquences sur les espèces qui y vivent."
Des dizaines d'espèces de fleurs aux dominantes mauves fleurissent ainsi lorsque les précipitations sont supérieures à la moyenne. Leur graines, enfouies sous le sable, peuvent survivre pendant des décennies en attendant un minimum d'eau pour germer, puis fleurir.
En raison du changement climatique mais aussi de la pollution et de l'avancée des villes, certaines espèces de cactus ont cependant disparu. "Il y a des espèces de cactus qui sont considérées comme éteintes. Malheureusement, c'est un phénomène que l'on constate à grande échelle et avec une détérioration systématique ces dernières années", assure M. Guerrero.
La grande majorité des gens voient le désert d'Atacama comme de simples "collines dénudées" ou le "lieu d'exploitations minières", regrette Carmen Serrano, présidente de l'organisation environnementale "Raices Endémicas". Cette vaste étendue, tantôt rocailleuse, tantôt sablonneuse, abrite les plus grandes mines de cuivre au monde ainsi que des mines de lithium, deux activités très gourmandes en eaux souterraines.