5 mars 1894, Alfred Ablaÿ somnole dans le train qui le ramène à Anvers. A côté de lui, sa sœur Marie-Thérèse, semble inquiète. Il semble souffrant depuis quelques heures, lui qui était déjà taciturne et découragé depuis quelques semaines. Elle l'a d'ailleurs accompagné à Bruxelles, le soutenant dans ses démarches pour décrocher un nouvel emploi et réclamer une pension alimentaire à son fils.
Frère et sœur ont ensuite été déjeuner au restaurant du Cercle : un sauté de veau accompagné de pommes de terre et arrosé d’une Block, cette bière brassée par la récente mais déjà très réputée brasserie De Block, suivis d’un morceau de fromage de brie. Ça n’est certes pas léger, comme repas, mais il est courant pour Alfred de dîner ainsi. Il ne faut donc pas y voir l’origine de ses vertiges…
Une fois le train en gare, Alfred agrippe le bras de Marie-Thérèse et la suit péniblement dans les rues de la vieille ville flamande. Essoufflé, il arrive dans un hôtel tenu par sa sœur et son beau-frère au 33 de la rue des Nerviens. Il se rend à l’étage, qu’il gagne en vacillant. Il est hébété, somnolent.
Il est 21 heures quand Alfred se couche, se plaignant toujours de malaise et de vertiges. Au petit matin, il finit par rendre l'âme. Rapidement des soupçons sur sa mort jaillissent : aurait-il été empoisonné et si oui, qui en est coupable ? Pourquoi la presse européenne s'intéresse-t-elle de près à cette histoire ? L'Heure H revient sur l'une des grandes affaires criminelles qui connut un grand retentissement en Europe : l'affaire Joniaux.
