Au même titre que la prostitution, l’espionnage est souvent considéré comme l’un des 'plus vieux métiers du monde'. Avec une filiation venue de l’Antiquité romaine, l’espionnage au Moyen Âge se pratique au sein des cours royales, lors des croisades. Comme dans un jeu d’échecs, il s’agit de mieux connaître sur les positions de l’ennemi et afin de prendre avantage sur lui. Pour nous éclairer sur les moyens de l’art consommé du renseignement durant cette période, Valentin Baricault, historien auteur de L’espionnage au Moyen-Âge était l’invité d’Un Jour dans l’Histoire.
Selon le spécialiste, c’est au Proche Orient ancien, au 8e et 7e siècle avant notre ère, que l’on situe les premières utilisations d’espions. Dans l’antiquité romaine, le renseignement et son exploitation participent à l’art de gouvernement : "Beaucoup de sources et d’écrits évoquent l’utilisation d’espions pendant l’Empire romain. Végèce dans son Traité de l’art militaire est un des livres les plus recopiés lors de la période médiévale. Tout 'bon chevalier' doit l’avoir dans sa bibliothèque. Certains s’en inspirent pour rédiger des textes de problématique politique et militaire".
Dans les sources latines, deux termes sont employés : "Delatore" et "Explorator". Le premier terme désigne l’espion ennemi tandis que le second est l’espion 'du bon côté'.