A Meise, on dresse des inventaires des plantes sauvages
Restaurer des habitats c’est bien, mais encore faut-il bien connaître les différentes espèces. Au jardin botanique de Meise, des scientifiques dressent l’inventaire de toutes les plantes sauvages de Belgique. C’est ici qu’est produite depuis 200 ans la "Flore de Belgique", basée sur des enquêtes de terrain, des herbiers, elle permet de suivre l’évolution des espèces végétales de notre Royaume.
Koen Es, porte-parole à Meise explique : "Ces dernières années, nous focalisons sur les plantes invasives. Elles sont responsables aussi de la perte de biodiversité. Mais pas seulement, les pertes sont énormes parmi les plantes aquatiques à cause de la pollution des cours d’eau et parmi celles qui essaient de survivre à l’agriculture intensive qui désertifie les sols. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, près d’un tiers des espèces a disparu."
Parmi les plus touchées, la famille des orchidées, et la flore que l’on trouvait à proximité des champs d’épeautre, de maïs ou de blé. "Là, ce sont les pesticides bien sûr qu’il faut pointer du doigt mais aussi toutes ces graines nettoyées, standardisées qui appauvrissent la variété des espèces", poursuit Ken Es. "Avant, les agriculteurs produisaient des semences à partir de leurs propres récoltes où elles se mélangeaient avec des graines d’autres fleurs des champs. Aujourd’hui, les mêmes champs ne contiennent plus que la céréale sélectionnée et rien d’autre, ils sont devenus des déserts de biodiversité."
Et on met leurs semences à l'abri dans une grande banque de graines
Chez nous, sur les 1500 espèces de plantes sauvages près de 500 sont menacées. Alors, à Meise, on trouve ce qu’on appelle le registre belge des graines, une banque où l’on met à l’abri et on stocke à plus long terme toutes les semences de ces plantes menacées que les scientifiques collectent aux quatre coins du pays.
Cette banque recèle déjà près de 40% des graines d’espèces sauvages en danger. Cette année, les efforts de collecte devraient être doublés grâce à un partenariat avec Natagora. C’est une autre façon très concrète d’aider la nature en perdition.