Ce jeudi 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes. Un lieu que certains préfèrent éviter dans les écoles. Hygiène douteuse, odeurs, des demi-portes, manque de papier ou de savon… autant de raisons pour lesquelles de nombreux élèves choisissent d’éviter les toilettes ou de ne pas boire suffisamment.
Le fonds BYX, géré par la Fondation Roi Baudouin, aide les établissements scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles à rendre leurs sanitaires accueillants. Yves Dario, l’un des coordinateurs de ce projet, était l’invité de La Première pour en parler. Depuis cinq ans, 317 écoles bénéficient d’un accompagnement pour rendre ces lieux plus accueillants.
"Le fonds BYX, en collaboration avec son partenaire Question Santé, a estimé que si on voulait arriver à des modifications durables dans les toilettes, il fallait aussi travailler d’autres axes que l’infrastructure et on développe donc une méthodologie qui passe aussi par de la sensibilisation pédagogique et également par l’amélioration de la logistique, détaille Yves Dario. Parce qu’on a beau avoir des toilettes flambant neuves, si elles ne sont pas bien entretenues et si elles ne sont pas approvisionnées en papier et en savon, on va aller vers des toilettes qui sont à nouveau dans un triste état."
En plus, cette année, on est dans une situation où l’hygiène sanitaire et celle des mains sont importantes…
"La crise du Covid a vraiment remis en lumière la problématique de l’hygiène dans les toilettes. D’ailleurs, à cette occasion, le fonds a édité des affiches à mettre dans les toilettes et des brochures pour le personnel d’encadrement pour rappeler les consignes et recommandations en matière d’hygiène."
Vous croyez qu’aujourd’hui les élèves, les professeurs et les parents sont plus sensibilisés à avoir des sanitaires en meilleur état ?
"Je pense en tout cas que cette question de l’hygiène des mains et de l’hygiène en général est vraiment sensible, on en parle tous les jours. Donc je pense qu’effectivement c’est un bon moment pour en reparler."
Ce fonds BYX a été créé par une ancienne enseignante qui a donné une partie de son patrimoine. Ce n’est pas anodin parce que l’état des toilettes est finalement un enjeu de santé publique parce que les élèves sont nombreux à ne pas les utiliser, or ce n’est pas bon pour la santé.
"Oui, c’est un vrai enjeu de santé publique. Il y a des risques de déshydratation parce que les élèves ne veulent pas boire pour éviter d’aller aux toilettes, des risques d’infections urinaires, de constipation, et ça a aussi des effets sur la réussite de l’élève à l’école, parce que quand on est dans cet état-là, on a une vraie influence sur la concentration et sur la manière d’aborder les cours. Donc, je pense que c’est effectivement un problème de santé publique et un problème de bien-être en général."
Les toilettes, c’est quand même pourtant encore un sujet tabou, c’est peut-être l’endroit qui n’est pas tout de suite remis à neuf ou auquel on pense quand on doit faire des frais dans une école. Or, vous me le disiez aussi, leur état révèle souvent l’ambiance de l’école.
"Oui, c’est ça, et on a d’ailleurs appelé un de nos documents 'Levons le tabou'. Je pense que ce qui se passe dans les toilettes est vraiment le révélateur de l’ambiance et de l’environnement de l’école. Donc, effectivement, je pense qu’il faut oser en parler pour pouvoir essayer d’améliorer les choses pour le bien-être de tous."
Que trouve-t-on dans cette campagne pour aider les écoles ?
"Le cabinet Daerden et le cabinet Désir ont lancé un appel supplémentaire suite à la crise du Covid pour aider les écoles à améliorer leurs sanitaires et nous ont demandé de pouvoir également accompagner ces écoles-là. On poursuit donc effectivement, et fin novembre, ici, il y a la sortie d’un livre aux éditions Chronique sociale qui fait un peu le point sur notre campagne et sur la manière dont on a décidé de travailler et d’empoigner cette question. Il y aussi le site internet netournonspasautourdupot.be."
Tout le monde peut bénéficier de cette aide ?
"Absolument, tout est en open source. Via ce site, vous avez accès à toutes les fiches pédagogiques et à tout le matériel qui est disponible, que vous ayez été soutenu financièrement ou pas."