Jupiler Pro League

L'humeur de Vincent Langendries : Onuachu et Mazzu, un petit tour pour un grand soulier

Mazzu est l'entraîneur de l'année

© Belga

Paul Onuachu est donc le nouveau Soulier d'or. Felice Mazzu est le meilleur entraîneur. Point commun de ces deux prix prestigieux reçus mercredi : le raz-de-marée opéré par ces deux hommes sur un seul tour de scrutin.

Onuachu : premier tour de géant

Avec ses 2.01 m sous la toise, le Nigérian de 27 ans, décroche l'honneur individuel suprême, un an après avoir échoué derrière Refaelov et Holzhauser. Il doit ce soulier (pointure 46) à un vote massif entre janvier et juin dernier. En effet, le grand Paul a recueilli 311 de ses 333 votes lors de la première moitié de 2021. Les 22 points conquis au 2e tour lui ayant probablement été octroyés par son coach et ses sympathisants limbourgeois. Cela pose inévitablement l'éternelle question du scrutin sur une année civile et non sur une saison de foot (comme lors de l'élection du footballeur pro). Il y a des pours et des contres, mais ce qui est certain c'est qu'Onuachu a désormais gagné sur les deux tableaux puisqu'en mai dernier, il avait été précisément désigné par ses collègues footballeurs comme le meilleur footballeur (sur la saison 2020/21).

L'Afrique au pouvoir

Onuachu, premier Africain soulier d'or depuis Mbokani en 2012
Onuachu, premier Africain soulier d'or depuis Mbokani en 2012 © Belga

Respect donc pour le gamin d'Owerri (Nigeria) qui a quitté l'Afrique à 18 ans pour rejoindre le... Danemark (Midtjylland) avant d'arriver chez nous en 2019. Dès ses premiers pas sur nos pelouses, on allait vite comprendre que cet attaquant percutant allait poser des problèmes à toutes nos défenses. Alors oui, n'en déplaise à Noa Lang fidèle encore à son image de bad boy, Onuachu mérite ce qui lui arrive. En 2021, de janvier à décembre, il a planté 34 buts en 50 matchs pour Genk. Il a été vice-champion avec le titre de meilleur buteur en poche (33 buts), il a décroché la coupe de Belgique. Certes, depuis... la saison de Paul est moins costaude, car le Racing a connu un fameux creux en cette fin d'année. 

Pour le Nigérian, la seule ombre au tableau : la CAN se déroule sans lui. Son équipe nationale lui tient à coeur mais une blessure l'a écarté du grand rendez-vous africain. Ce trophée fera à coup sûr grandir sa valeur marchande. Acheté par Genk 6 millions d'euros, il en vaut aujourd'hui au moins 20. Son avenir dans un grand championnat étranger n'est plus qu'une question de semaines.

Le pied de nez aux Brugeois

Lang , le bad boy
Lang , le bad boy © Tous droits réservés

Bruges est donc le grand battu du scrutin. Venus en force et avec le sourire à la cérémonie (Verhaeghe, Mannaert, Lang, Vanaken, Mignolet, Sobol et toute la famille De Ketelaere), les Brugeois sont repartis avec la grimace malgré les prix annexes récoltés (meilleur gardien, meilleur espoir, but de l'année). Ils paient le prix fort de l'éclatement des votes de ceux qui ont voulu récompenser le collectif brugeois pour leur titre. Et si Noa Lang, dans un excès de modestie qui lui est propre... considère que le meilleur footballeur n'a pas gagné (sic)... cela ne fait que confirmer que le futur ex-enfant terrible des Blauw en Zwart récolte juste ce qu'il a semé. Super footballeur mais un caractère en dehors du terrain pas très loin du ...détestable.

Les danses de Mazzu

Mazzu le danseur

Reste à pointer la performance de Felice Mazzu. Décrocher le titre de meilleur entraîneur sur un seul tour de scrutin... bravo. Une demi saison de folie avec l'Union a donc suffi à convaincre tout le monde. Mais si le Carolo n'a laissé que les miettes à ses collègues, cela en dit long sur l'unanimité autour de sa méthode de travail. Alors oui, c'est une prouesse. Mais non, on est plus étonné de voir Mazzu tirer la quintessence d'un groupe. A fortiori quand celui-ci lui est totalement dévoué. C'est l'homme de vestiaire par excellence et comme il nous l'a dit hier, ce n'est peut-être pas un hasard si ces deux titres de coach de l'année ont été décroché dans les deux seuls clubs (Charleroi et l'Union) où il n'a pas eu peur de danser sur le terrain. Danser ça fait du bien, se libérer ça fait du bien. Aujourd'hui Felice est un homme libéré. De ses peurs, de ses incertitudes et de quelques démons. Et il est donc un bon danseur. Et si l'an prochain, à pareille époque, il est encore au sommet du classement des coachs cela voudra simplement dire que l'Union aura joué la Ligue des Champions.

Soulier d'Or 2021 : Paul Onuachu

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