Dans son film "Grâce à Dieu", auréolé du Grand Prix du Festival de Berlin, François Ozon revient aux origines de "l’affaire" du cardinal Philippe Barbarin, une figure importante de l’Eglise catholique de Lyon, condamné à six mois de prison avec sursis en mars dernier pour non dénonciation d’agressions pédophiles dans son diocèse.
Trois victimes, trois profils, trois environnements familiaux différents : c’est ce que montre Ozon, dans un film axé prioritairement sur les dialogues et la vérité des faits. A un point tel que le cinéaste de "Huit femmes" et de "Jeune et jolie" abandonne son habituel ton ironique et son goût pour des images à double sens pour se mettre humblement au service de son sujet. Le talon d’Achille d’une démarche aussi neutre que celle-là, c’est un déficit d’émotion : "Grâce à Dieu" est toujours instructif, rarement émouvant.