Pas de limites physiques
“L’océan Austral n’a pas de limites physiques au contraire de la Mer Méditerranée, par exemple, qui est bien encerclée par des terres, explique Bruno Delille, océanographe à l’ULiège. Ses frontières sont floues, changeantes.”
L’océan Austral est en fait défini par un courant, le courant circumpolaire antarctique, un grand courant de masses d’eau qui tourne d’Ouest en Est autour de l’Antarctique. “Ces masses d’eau sont délimitées par des fronts, en particulier le front subtropical qui est la limite Nord de l’océan Austral, et ces fronts bougent, poursuit Bruno Delille qui a lui-même participé à une étude sur le sujet. Donc oui, je peux vous dire que ce n’est pas si facile que ça de savoir où c’est !”
Le 60e parallèle Sud, trop bas pour les océanographes
Bruno Delille fait partie de ceux qui définiraient plutôt la limite de cet océan à hauteur du 35e parallèle Sud : “60° Sud, c’est un peu bas pour les océanographes. J’utilise plutôt la limite de 35° Sud dans mes travaux. 60° Sud, c’est la limite utilisée dans le traité de l’Antarctique, qui est destiné à le protéger. Je pense que ça n’a pas été choisi par hasard, c’est une limite plutôt politique.”
L’océan Austral a en tout cas une série de caractéristiques qui le distinguent des autres. “Il y a un changement brusque de température à la surface, qu’on a pu observer en utilisant des données satellitaires et qui aide à le délimiter.”
Des eaux plus froides, moins salées, des vents plus forts
Ses eaux sont plus froides, moins salées et cela a du coup un impact sur sa flore et sa faune, qui sont très spécifiques. “On y trouve beaucoup d’oiseaux marins, dont le grand albatros, des baleines qui ont tendance à migrer mais qui se nourrissent là, des phoques, ou encore des manchots qui sont les animaux les plus emblématiques de l’océan Austral.”