Une fois la sève récoltée auprès de 30 palmiers différents, l'exploitant peut enfin se diriger vers sa petite distillerie, une simple cabane en bois sur pilotis nichée dans la forêt marécageuse. Lui et son équipe, constituée de sa femme et de ses frères, filtrent le liquide, le chauffent dans un four artisanal, puis le font refroidir avant de remplir des bidons, qui sont enfin prêts à être vendus.
"Ici je produis de l'ogogoro authentique, quand tu le bois, tu sens qu'il est authentique. Je ne le mélange pas à de l'éthanol. Le mien est très spécial", explique-t-il fièrement.
Chaque jour, il peut produire jusqu'à deux bidons de 25 kg chacun, qu'il vend 15.000 naira (environ 30 euros) pièce. Mais ce père de huit enfants espère que le gouvernement pourra aider les petits producteurs comme lui à se développer. Aujourd'hui "je ne veux pas que mes enfants prennent ma relève, le travail est trop éreintant", reconnaît-il.
De plus, la popularité de l'ogogoro, très apprécié des anciens, est aussi en train de s'effriter. Car chaque jour, la bière et les alcools étrangers inondent un peu plus le marché du pays le plus peuplé d'Afrique, fort de 200 millions d'habitants.