L'ouragan Ian pourrait avoir causé en Floride des pertes humaines "substantielles", a dit jeudi le président américain Joe Biden, qui veut se rendre dans cet État du sud ainsi que sur l'île, également meurtrie, de Porto Rico.
"Cela pourrait être l'ouragan le plus meurtrier de l'histoire de la Floride", a-t-il dit lors d'une visite des locaux de l'agence fédérale qui prend en charge les catastrophes naturelles, la FEMA.
"Les chiffres (...) ne sont pas encore clairs mais nous recevons de premières informations faisant état de pertes humaines qui pourraient être substantielles", a-t-il ajouté.
Alors que se multiplient les images de rues transformées en canaux d'eau trouble, de bateaux projetés à terre comme de simples jouets, de maisons fracassées, le dernier bilan en Floride fait état d'au moins huit morts.
"Nous n'avons jamais vu des inondations pareilles", a déclaré Ron DeSantis, le gouverneur de Floride.
"Certaines de ces zones, Cape Coral, la ville de Fort Myers, ont été vraiment inondées et vraiment dévastées par cette tempête", a poursuivi le gouverneur, évoquant des dégâts "historiques".
Ian, depuis rétrogradé en tempête tropicale, a touché terre mercredi après-midi en tant qu'ouragan de catégorie 4 (sur une échelle de 5) dans le sud-ouest de la Floride, avant de continuer son passage à travers l'Etat, charriant des vents violents et des pluies torrentielles.
Il est encore trop tôt pour dresser un bilan, mais certains dégâts matériels étaient déjà visibles quelques heures après le passage de l'ouragan.
Jeudi matin, plus de 2,6 millions de foyers ou commerces restaient privés d'électricité, sur un total de 11 millions, selon le site spécialisé PowerOutage.
"Incessant"
Punta Gorda, petite ville côtière située sur la trajectoire de l'ouragan, s'est réveillée sans courant. Tandis que les pompiers et policiers sillonnaient les rues pour évaluer les dégâts, un bulldozer dégageait des branches de palmiers tombées.
Ian a déraciné certains arbres et renversé poteaux électriques et panneaux de signalisation. Ses pluies ont inondé les rues de la marina, où l'eau arrivait encore jusqu'aux mollets jeudi matin.
Joe Ketcham, habitant de la ville, a choisi de rester chez lui mercredi, malgré les ordres d'évacuation.
"Pour l'instant, je suis soulagé, mais hier j'étais inquiet", a dit cet homme de 70 ans.
"C'était incessant, ça soufflait sans cesse au-dessus de nos têtes. On entendait le métal frapper contre le bâtiment. Il faisait sombre. On ne savait pas ce qu’il se passait dehors", a-t-il relaté.
Lisamarie Pierro, qui réside aussi dans la ville, s'est dite soulagée de voir sa maison "toujours debout", sans inondations.
"C'était long et intense. Et puis ça s'est arrêté. Et puis de nouveau", a-t-elle expliqué.
Catastrophe naturelle majeure
Face à l'ampleur des dégâts, le président américain Joe Biden a déclaré jeudi matin l'état de catastrophe naturelle majeure, une décision permettant de débloquer des fonds fédéraux additionnels pour les régions touchées.
A Naples, des images de la chaîne MSNBC ont montré des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant.