Entre Verlée et Huy, dans le Condroz belge, une rivière se fraye un passage dans une vallée verdoyante avant de se jeter dans la Meuse, l’un des trois fleuves du pays. L’endroit, moins connu, marquera pourtant la mémoire de celles et ceux qui s’aventureront dans le coin.
L’affluent de la Meuse sort de terre à Verlée, dans la commune de Havelange, entre Namur et Durbuy. La rivière ne parcourt que 28 km avant de se perdre dans le fleuve alors nourrie et renforcée par de multiples ruisseaux qui croisent son trajet.
C’est à hauteur de Modave que la rivière s’emballe dans une vallée profonde et acquiert le débit le plus rapide de toutes les rivières de Belgique. Autant d’attraits visuels et auditifs qui émoustillent la curiosité de toutes les générations.
Une réserve d’eau pour Bruxelles
Son devenir en étonnera plus d’un et démontrera une fois encore que les petites rivières ont d’infinies ressources ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Hoyoux alimente partiellement Bruxelles en eau potable.
Depuis 1922, la Compagnie Intercommunale des Eaux capte l’or bleu. En 1941, elle rachète le domaine de Modave pour y aménager une réserve naturelle de 450 ha pour protéger les sources.
Le château
Le point fort de la vallée est le château de Modave, point de repère pour la région.
Les petites filles le qualifient de château de princesse, les visiteurs de bâtisse exceptionnelle qui laisse pantois et qui mérite d’être inscrite sur la liste exhaustive de Patrimoine Majeur de Wallonie.
Malgré ses origines féodales, le château a gardé des dimensions humaines. Seule l’épaisseur des murs des sous-sol subsistent. De place forte, il devient demeure de plaisance au 17ème à l’initiative du Comte de Marchin qui a à cœur de lui offrir la touche classique française du début du règne de Louis XIV.
Le château est entièrement meublé de pièces d’époque, judicieusement choisies par les propriétaires. Un inventaire témoigne de l’authenticité de chaque meuble et de la place que lui avaient attribué les maîtres des lieux. Au rez-de-chaussée, dans la salle de garde, le plafond armorier agrémenté de stucs retrace l’histoire des Marchin. Il a fallu plus d’un an pour finaliser l’imposant arbre généalogique excentrique et original ! De remarquables stucs du XVIIe siècle ornent les plafonds tandis qu’aux murs se déploient lambris sculptés, tapisseries et grandes toiles. Le mobilier XVIIIe et XIXe siècles créent un ensemble harmonieux. Les amateurs se déplacent parfois de très loin pour venir l’admirer.