Pour la présentation du magazine disponible aussi en ligne, des géants de la région et du nord de la France ont dansé hier dans la cour du musée qui leur est dédié. Ils étaient une trentaine à émerveiller les yeux des petits et des grands et à se mouvoir au son des fanfares régionales.
Beaucoup venaient de la région ; quelques uns venaient aussi de France où la tradition des hercules du folklore est profondément encrée comme chez nous. Des nouveaux géants étaient aussi de la partie comme Alix de Namur baptisée à Ath il y a une quinzaine de jours, née des efforts sans limite d’artisans et de passionnés qui ont collecté les fonds pour sa conception.
Depuis toujours, l’homme s’est incliné face à la grandeur, symbole de force et d’autorité, fascination enfantine qui suscite le rêve et génère l’imagination. Comment sont nés ces grands personnages que l’homme fait vivre le temps d’une danse ?
Difficile à l’heure actuelle de dire quel géant apparaît en premier dans l’histoire. Vers 1425 naissent les premiers Goliath, l’un à Nivelles, l’autre à Barcelone. Petit à petit, le mouvement se répand dans les processions. Dans les années 90, les villes et villages rivalisent d’originalité pour récolter des fonds pour faire naître un géant.
Ath est à juste titre la capitale belge des Géants. Depuis 2005, la ducasse du quatrième dimanche d’août est inscrite au Patrimoine mondiale de l’Humanité en raison de l’ancienneté de la tradition jamais interrompue, à l’exception des périodes de guerre durant lesquelles les réjouissances sont mises en berne. La transmission de génération en génération de la coutume et la préservation de sa pérennité ont aussi éveillé l’attention des hauts dignitaires de l’Unesco.
L’entité d’Ath compte une trentaine de géants dont sept plus anciens, acteurs traditionnels et officiels de la ducasse. En dehors des festivités de la ducasse, Goliath et ses acolytes ne sortent pas pendant l’année. On ne peut même pas les voir car une fois la fête terminée, les géants sont déshabillés et démontés. On les remontera après le 15 août, un rituel public qui a son succès.
Le calendrier des géants est disponible gratuitement sur le net et à la Maison des Géants.
En 2000, la Maison des Géants ouvre ses portes. Les collections sont exposées dans le château Cambier, une jolie maison de maître à l’arrière de l’Office de Tourisme. L’endroit est idéalement situé, dans le centre-ville en face de l’église.
Des géants, une carcasse d’osier, des documents photographiques et cinématographiques …
En une heure, vous serez plongés dans le folklore régional et aurez un aperçu de l’histoire des géants et de la célèbre ducasse d’Ath.
Bien au-delà du folklore athois, le musée fait la part belle aux autres régions du monde, comme la Catalogne dans le nord-est de l’Espagne, le véritable pays des géants qui en compte aujourd’hui entre 2000 et 2500 ; vient ensuite la Belgique (1500) et la France (600).
Cette année, le musée des géants fait peau neuve. Les travaux devraient débuter en mai. Durant deux mois, la Maison des Géants sera inaccessible au public. Les travaux devraient durer une bonne année.
Rue de Pintamont 18 – 7800 Ath. Le samedi, à Ath, le parking est gratuit.
068/ 26 51 70 – www.maisondesgeants.be
Connaissez-vous les minis géants ?
Cela peut faire sourire mais le concept existe. La jeune génération montre un réel intérêt pour la pérennité de la tradition. Comme leurs ainés, des adolescents font déjà danser des personnages de plus ou moins 2 m de haut avec une dextérité à couper le souffle. Les porteurs ados et adultes tiennent en moyenne deux à trois minutes.