Il fallait un endroit singulier et symbolique pour installer le premier village Cap 48, éponyme de la grande opération de solidarité de la RTBF qui vise à améliorer le quotidien de personnes porteuses d’un handicap. Témoin d’un passé semé d’embuches, son abbaye existe encore aujourd’hui malgré les affres et les pathétiques épisodes qu’elle a été contrainte de traverser au fil des ères.
Vers 1146, les moines cisterciens commencent à écrire les premiers chapitres de l’histoire de l’abbaye lorsque Saint Bernard rend visite à une nouvelle communauté monastique. Aidée par un seigneur du coin et son influente mère, la communauté dispose de matériaux utiles à l’édification de bâtisses romanes, en ruine aujourd’hui.
L’abbaye est fondée mais l’édification de bâtiments d’une telle ampleur a nécessité plusieurs années de travaux. Un nouveau projet débute en 1197. Le chantier de l’abbaye devenu gothique prendra un siècle. L’époque est faste. Les quelques 400 moines possèdent près de 10 000 hectares de terres. Leur domaine s’étend jusqu’à Anvers.
A l’époque, le coin n’est pas aussi paisible que l’on ne peut se l’imaginer. Depuis la 1ère invasion en 1508 jusqu’à la fin du 17ème siècle, à neuf reprises, pour des questions de sécurité, la communauté doit déménager. Le 18ème siècle offrira aux moines l’âge d’or rêvé : les bâtiments médiévaux sont réaménagés en style néo-classique ; les jardins et le palais abbatial voient le jour.
La Révolution française lui sera fatale. Les moines sont chassés, l’abbaye est saccagée, pillée et vendue à un marchand de matériaux qui la démonte pièce par pièce. La nature et la pluie achèveront le désastre.
Ces trente dernières années lui sont fastes. Le développement touristique est prospère. Chaque année, plusieurs milliers de curieux découvrent et visitent les lieux. L’abbaye, décor de choix de spectacles grandioses et de manifestations diverses.
Des bières et des vins produits sur place
100 pieds de vigne, une plaine, quatre terrasses ... Le vignoble de l’abbaye n’est pas très étendu. Sa production confidentielle se déguste exclusivement sur place. La vigne produit un vin rouge primeur. La rentabilité est loin d’être une finalité. Les viticulteurs de la confrérie ne comptent pas étendre leur vignoble et préfèrent se concentrer sur la qualité et la pérennité de la tradition vinicole.
Dans la micro-brasserie, des guides passionnés expliquent les différentes étapes de la fabrication artisanale des quatre bières bio produites sur place.