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La banque HSBC "complice de violation" des droits humains à Hong Kong, dénoncent des députés hongkongais

A pedestrian walks past a branch of a HSBC bank in central London on April 26, 2022. HSBC profits slid in the first quarter, the Asia-focused bank announced on Tuesday, after it was hit by bad debts as Russia's invasion of Ukraine sent inflation rocketing

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Par Belga, édité par Victor de Thier

Des banques britanniques, en particulier HSBC, sont "complices de la répression des droits humains des Hongkongais" réfugiés au Royaume-Uni en leur refusant l'accès à leurs pensions, dénonce mercredi un rapport parlementaire.

"Les Hongkongais qui ont fui au Royaume-Uni (...) se voient refuser ce qui devrait être leur accès légitime à leur fonds de pension par les banques britanniques, y compris HSBC", selon un communiqué diffusé avec le rapport, qui dénonce aussi le gel des avoirs de dissidents politiques. "En plus de brutaliser les manifestants et les dissidents politiques à Hong Kong, le Parti communiste chinois cherche également à isoler financièrement ceux qui se sont tournés vers le gouvernement britannique pour leur sécurité et leur soutien", poursuit ce communiqué.

Outre HSBC, pour qui le Royaume-Uni et Hong Kong sont les principaux marchés, les auteurs du rapport citent la banque Standard Chartered, qui réalise l'essentiel de son bénéfice en Asie. "Ces banques ne peuvent pas continuer à agir en toute impunité et le gouvernement britannique doit agir pour aider" les Hongkongais concernés, a appelé Alistair Carmichael, coprésident du groupe parlementaire sur Hong Kong.

Passeport britannique d'outre-mer

Londres avait condamné la répression de la dissidence par la Chine dans l'ancienne colonie britannique, notamment lors des immenses manifestations pro-démocratie de 2019.

Selon des chiffres officiels, arrêtés à fin mai dernier, plus de 113.000 Hongkongais se sont vu accorder un nouveau visa pour s'établir au Royaume-Uni, ouvrant la voie à la citoyenneté, introduit début 2021 en réponse à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juin 2020.

Les demandeurs doivent être titulaires d'un passeport britannique d'outre-mer (BNO, "British National Overseas"), délivré aux Hongkongais nés avant la rétrocession de la colonie à la Chine en 1997, ou avoir au moins un parent titulaire.

HSBC se défend

La Chine avait annoncé qu'elle ne reconnaîtrait plus le passeport BNO comme document légal et, selon le rapport, le visa britannique qui en découle ne peut plus être utilisé comme preuve de départ permanent de Hong Kong, qui autoriserait les épargnants à accéder à leurs fonds de pension.

HSBC "est engagée durablement aux côtés de Hong Kong, ses habitants et ses communautés. C'est là que nous avons été fondés il y a près de 160 ans", a réagi la banque auprès de l'AFP. Mais "comme toutes les banques, nous devons obéir à la loi et aux instructions des régulateurs, dans chaque région où nous opérons", a-t-elle ajouté.

Contactée par l'AFP, Standard Chartered s'est refusée à tout commentaire.

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