La reine Elizabeth II s'apprête à perdre un nouveau joyau de sa couronne avec la prestation de serment lundi soir de la première présidente de l'histoire de la Barbade, la petite île des Caraïbes devenant ainsi une république.
Déjà indépendante du Royaume-Uni depuis 1966, la Barbade célébrera sa transition de la monarchie vers un régime républicain après quelque quatre siècles de sujétion au souverain britannique.
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L'île connue pour ses plages paradisiaques, son rhum, et pour être le lieu de naissance de la superstar mondiale Rihanna, aura pour cheffe d'Etat une autre femme, Sandra Mason, jusque-là gouverneure générale du pays, après son élection en octobre au suffrage universel indirect.
Entrée en fonction ce lundi minuit
Son entrée en fonction officielle se déroulera à minuit dans la capitale, Bridgetown. L'étendard de la reine sera descendu et la présidente élue sera investie devant le plus haut magistrat du pays. Le drapeau présidentiel sera ensuite hissé.
Invité pour l'occasion, le prince Charles se joindra aux festivités alors même qu'une polémique a éclos au cours du weekend sur des remarques que l'héritier de la Couronne auraient faites il y a quelques années à propos de la couleur de peau des futurs enfants du couple formé par son fils Harry et Meghan Markle.
Polémique autour de la famille royale
Des critiques visaient déjà l'invitation du prince Charles par la Première ministre barbadienne Mia Mottley, qui doit lui remettre la plus haute distinction de l'île, l'Ordre de la Liberté ("Order of Freedom").
"La famille royale britannique est coupable d'exploitation dans cette zone, et pourtant, elle n'a présenté aucune excuse officielle ou forme de dédommagement pour les préjudices passés", estime Kristina Hinds, professeure de relations internationales à l'université des Indes occidentales à la Barbade.
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Pour certains militants, comme Firhaana Bulbulia, fondatrice de l'Association musulmane de la Barbade, la colonisation britannique et l'esclavage sont ainsi directement responsables des inégalités sur l'île.
"Les écarts de richesse, la capacité à être propriétaire, même l'accès aux prêts bancaires, tout cela est lié aux structures créées sous le pouvoir britannique", soutient la jeune femme de 26 ans.