Avec 97 jours de protestation pour 1000 salariés par an entre 2011 et 2020, le prix du champion de la grève européen est décerné à la Belgique. Et selon les résultats de l’étude de l’Institut de recherche allemand WSI, l’Allemagne est loin derrière avec 18 jours de grève en moyenne par an.
Mais qu’est-ce qui explique une telle différence ? L’une des pistes sur lesquelles nous nous sommes penchés, c’est le modèle social utilisé pour gérer une entreprise. En Allemagne, on parle du modèle "rhénan" dans les grandes entreprises. Ce système permet entre autres une cogestion d’entreprises entre la direction et les syndicats et ainsi de limiter les conflits.
En Belgique, les syndicats ont jusqu’ici rejeté le modèle de cogestion au profit du modèle de participation contestataire. Concrètement, cela signifie qu’ils sont informés et consultés au sein du Conseil d’entreprise sur les décisions qui sont in fine prises par l’employeur seul. Et si les travailleurs ne sont pas d’accord avec ce qui est décidé, ils ont le droit de faire des actions de grève pour tenter, de l’extérieur, de peser sur les choix de l’employeur.